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Signé Cap-Haïtien

François Nikol Lévy: Une Passion de Vie (Propos adaptés et édités par Wilfrid Tony Hyppolite)

Une Tranche de Vie Capoise

Sans remonter aux cimes de l’arbre généalogique, nous pouvons dire que Nikol Lévy est d’origine juive du côté paternel et haïtien natif-natal, nordiste et capois du côté maternel. En effet son grand-père, Maximilien Lévy, débarqua en Haïti, en provenance de Saint-Thomas, comme immigrant reçu au Cap-Haïtien, vers la fin du dix-neuvième siècle. Le moment de l’arrivée de l’aïeul dans cette ville correspondait à une période tumultueuse dans le Nord en général et dans les parages de la ville du Cap-Haïtien en particulier où une guerre civile fratricide opposait l’érudit Anténor Firmin au général Nord Alexis. D’emblée, Maximilien Lévy prit fait et cause pour Anténor Firmin et ne tarda pas à s’affirmer firministe.

L’ambiance politique survoltée du moment n’estompa en rien cependant les élans de cœur du nouvel arrivant qui fut vivement épris d’une de nos payses, Alicia Azémar, originaire de Balan sur l’habitation Normand de Mézy (Bwa Kayiman), lieu-dit soucheté à la commune de La Plaine-du-Nord. La jeune campinordaise; Alicia, devint la compagne attitrée du sainthomassien, Maximilien; ensemble, ils conçurent et élevèrent quatre garçons : Apollon l’aîné, Marcel le puîné, Joseph le cadet, et Marius le benjamin; tous les quatre nés au Cap-Haïtien.

Le père de NikòLévi, MètMa, Une Belle Figure Capoise

Le benjamin des garçons de monsieur Maximilien Lévy, Marius, compléta le cycle de ses études classiques, d’abord chez les Frères de l’Instruction Chrétienne pour les classes primaires et ensuite au Collège Notre-Dame du Perpétuel Secours pour les classes secondaires.

Né au Cap-Haïtien, le 21 novembre 1909, Marius Lévy, le père de Nikòl, ayant complété le cycle de ses études classiques, choisit très jeune l’enseignement et débuta comme instituteur chez les Frères de l’Instruction Chrétienne. Peu de temps après cependant il choisit, à vingt-trois ans, d’orienter sa carrière comme entrepreneur indépendant et devint directeur de sa propre école primaire, l’Institution Anténor-Firmin fondée le 4 avril 1932, reconnue plus tard d’utilité publique et qui a formé et forme aujourd’hui encore des générations subséquentes de jeunes garçons qui font l’honneur de leur pays et de leur ville natale. L’Institution a très longtemps occupé un immeuble à étages, à la Rue 14D, au Cap-Haïtien. Le maestro Hulric Pierre-Louis lui-même, inscrit à cette institution en 1935, fit partie des pionniers qui ont bénéficié de cette expérience. On pourrait ici énumérer une liste représentative des disciples de MètMa : à part Hulric Pierre-Louis, NikòLévi lui-même, Joseph Jean-Gilles, Islam Louis-Étienne et Wilfrid Suprena sont également sortis de ce moule.

Parvenu à l’âge adulte, Marius Lévy jeta son dévolu sur Mercie Célestin, une jeune fille capoise, avec qui il ne tarda pas, en 1940, à convoler en justes noces. De cette union naquirent les cinq enfants plus-haut listés. Le couple avait également adopté un sixième enfant, Joachim, un vocaliste-baryton qui a laissé sa marque dans la grande musique haïtienne. C’est lui qui, entr’autres, a dirigé, harmonisé et conduit les voix et les chœurs sur le disque « The Haitian Bells » en 1973. NikòLévi parlait toujours d’ailleurs, sans a priori, de son frère Joachim Lévy.

Au cours des années 50, sous la présidence de Paul Eugène Magloire, en même temps qu’on institua une École d’Arts Ménagers pour jeunes filles, proche du Bel-Air Nan Kenp, dans le Sud de la ville, le gouvernement confia à l’ingénieur Lascaze Bernardin le soin de transformer, en école primaire pour jeunes garçons, un terrain vacant qui jouxtait l’Externat Saint François-Xavier de la Communauté des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, dans le Nord-Ouest du Cap-Haïtien. L’Ingénieur Bernardin aménagea le terrain en deux écoles publiques pour jeunes garçons : l’École nationale Félix Box [ci-devant, Lékòl Mèt Mélo (Mélory Antoine)] et l’École nationale Anténor Firmin [ci-devant, Lékòl Mèt Jacques Georges]. C’est ainsi que le National prit le pas sur le privé et l’École primaire de Me Marius Lévy dut changer de nom pour être rebaptisée : Institution Marius Lévy. En parallèle, MètMa resta toute sa vie convaincu qu’ « une éducation sans la musique est une éducation inachevée ».

Pour des raisons d’ordre administratif, l’École a déménagé bien plus tard, de la Rue 14D vers la Rue 17D, dans l’ancien immeuble qui abrita La Fondation Care, propriété de la Famille Alexandre Dominique, le père des Frères Max et Reynold Dominique; ce dernier, notamment, avait largement contribué à la naissance et à l’éclosion de l’Actuel Orchestre Tropicana d’Haïti, en mettant à sa disposition, sans bourse délier, les instruments de la défunte formation musicale « CARAÏBES ».

En raison de la santé devenue chancelante et l’âge avancé de Me Marius Lévy, la direction de l’École fut confiée en 1978, à l’un de ses anciens élèves, Me Justin Obas, qui assura le relai pendant fort longtemps. Miné par la maladie, Marius Lévy s’est éteint à 87 ans, le 27 août 1996. MètMa s’en est allé en paix avec le double sentiment du devoir accompli et de la succession assurée, car, dès qu’il revint définitivement en Haïti, NikòLévi s’est tout de suite intéressé à apporter sa contribution à la poursuite de l’œuvre initiée par son père plus de soixante années auparavant; et progressivement, en héritier légitime, il a repris en mains la direction de l’École, de manière permanente à partir de 1994, jusqu’au jour de son décès en juin 2020. À qui la suite … L’avenir dira le reste.

NikòLévi, une Passion de Vie

Fils d’un éducateur d’origine juive, François Nikol Lévy, pianiste de très grande classe est né au Cap-Haïtien, un an avant la création du Jazz Septentrional. Nous avons fait connaissance avec son père MètMa qui fut pianiste, organiste et un harmoniumiste consommé; également, professeur de musique, fondateur et directeur d’une école primaire où il forgeait les âmes de garçonnets en uniforme kaki et portant la cravate noire; il fut aussi fondateur et directeur d’une chorale très prisée aux grand’messes du dimanche à la Cathédrale du Cap-Haïtien.

Encouragé d’ailleurs par celui-ci, le petit Nikòl allait suivre les traces de son illustre père. La Révérende Martine Lévy de la Congrégation des Sœurs de la Charité de Saint-Louis, la sœur de Nikòl, témoigna d’ailleurs que : « leur père a initié tous ses enfants à la musique, mais il avait vite remarqué que Nikòl était le plus doué de tous ». En effet, Maître Marius M. Lévy, ayant remarqué l’intérêt que portait son fils pour le piano, l’inscrivit aux cours particuliers de Mlle Liliane Sam, fille posthume du Président Vilbrun Guillaume Sam. Qui a eu le bonheur d’écouter Madame Liliane Sam au piano comprendra aisément que la touche de Nikòl est toute imprégnée de celle de sa professeure, elle-même influencée par l’École de Vienne. D’où l’amour que le jeune pianiste voua à Chopin et à ses disciples haïtiens, Justin Elie et Ludovic Lamothe. Cette imprégnation de la musique du capois Justin Élie (L’Hymne à Damballah ou l’Hymne à Legba) on la retrouve plus tard dans la mouvance « Racines » avec le Groupe SAKAD que NikòLévi fonda en compagnie de Ronald Félix et de Guy Frantz Toussaint et un peu plus tard, avec le Groupe FUSION. Les méringues de l’autre capois ont dû marquer NikòLévi, puisqu’à s’y méprendre, on croirait entendre des intonations de « La Dangereuse » de Ludovic Lamothe dans sa méringue lente instrumentale « La Capoise » écrite pour Septentrional, exécutée et enregistrée par ledit orchestre en 2011.

Au cours des années soixante, le jeune adolescent NikòLévi était déjà connu comme un virtuose du piano dans cette belle ville du Cap-Haïtien où florissaient tant d’artistes : Guesly Morisseau (Ti Gousse), Nancy Bertrand, Gérard Blot, etc

De Chopin, le timide et mélancolique Nikòl connaissait tout le répertoire : les impromptus, les ballades, les préludes, les nocturnes, les sonates, les mazurkas, les scherzos, les valses, etc… Lors d’un récital au Collège Notre-Dame du Cap-Haïtien, il exécuta avec une rare maestria Les Polonaises de Chopin. Le maître de cérémonie, Gérard Agénor, aimait rappeler qu’au moment où il vantait les qualités du jeune virtuose, après qu’il eut exécuté La Polonaise Héroïque, celui-ci l’arrêta net, lui arracha le micro, pour dire : « Le speaker est trop bavard ». Ce qui valut à Nikòl une salve d’applaudissements à laquelle il ne s’attendait pas. Pour peu, sa timidité l’aurait empêché de poursuivre le récital.

Nikòl a un autre visage connu uniquement de ses amis d’enfance. Le docteur Didier Toussaint parle, lui, du footballeur discipliné qu’a été son ami. Jouant à la place de demi-attaquant, Nikòl ratissait toutes les balles et mettait souvent en orbite Didier Toussaint ou Gary César qui marquaient des buts d’anthologie ; la paire d’attaque de la redoutable équipe de football de quartier de 1964 que feu Durier Cadet présidait : « Les Diables Rouges » du Champ de Mars, du Quartier des Cœurs-Unis et du Bas-Ravine, avec Wilner Merveille comme gardien de but. Nikòl était craint de ses adversaires sur le terrain, malgré son physique qui ne payait pas de mine. Ces qualités d’organisateur de jeu, NikòLévi les transposa dans le champ musical pour le bien des groupes musicaux qu’il dirigea plus tard.

Vers la fin des années soixante, en 1969 plus particulièrement, le jeune NikòLévi s’expatria pour fuir la tyrannie des Duvalier qui chassait les jeunes aux idées avant-gardistes au Cap-Haïtien, dans le Nord et dans tout le pays. Il passa quelques mois au Canada d’où il s’envola pour Bordeaux, en France. Il y demeurera un an. Au cours de son séjour en territoire français, il eut l’occasion de suivre des cours particuliers de musique. De retour d’Europe, il s’établit à New-York où il s’adonna à la musique engagée en composant pour les groupes Tanbou Libèté et Solèy Levé des morceaux à succès tels « Ansanm, Ansanm », « Lalam Tiré ». C’est lui également qui, vers la fin des années 70, exécuta les interludes de l’album « Flè Dizè » de Jean-Claude Martineau (Koralen). De vrais bijoux !

« Le chef d'orchestre, disait Arturo Toscanini, est un prisme, une sorte de diamant, par lequel passent les faisceaux de toutes les individualités de l'orchestre ».

Entre la musique classique rigoureuse et le folklore d’inspiration ancestrale, NikòLévi glissa subrepticement vers la musique de danse haïtienne. Avec d’anciens musiciens de l’orchestre Septentrional, notamment Jean-Claude Edouard, Robert Menuau, Eddy Leroy, Arlet Pierre …, il forma vers la fin des années soixante-dix, le Groupe PHASE ONE. L’adaptation de « Kouzen » ainsi que sa composition « An-Avansé » constituent « une chaîne de modulations, de rythmes brisés qui, finalement, aboutissent au Konpa, gai et enthousiaste ». C’est l’ancien mis au service du nouveau.

Vers la toute fin des années 70, on le retrouvera d’abord avec Roger Colas pour lequel il a fait des arrangements inédits, très osés, fort peu usuels ; sur ce disque-vinyle, les adaptations, en Slow de « Romance a Maria » ou de « Yoyo » sur un Rythme Samba-lent sont d’une beauté époustouflante ; ensuite, dans les années 80, il arrangea et s’exécuta comme claviste, sur différents albums, pour SYSTEM BAND, FEDIA LAGUERRE et autres. Il reviendra au folklore de son pays tant aimé avec le groupe SAKAD. Sur l’album Rebati Kay La, il nous fait du vodou-rock, ce qui est interprété par certains conservateurs capois comme une révolte contre la bonne éducation religieuse qu’il reçut au sein de sa famille. O sacrilège ! Le fils de Maître Marius M. Lévy, parti de la musique conceptuelle classique et solennelle, aboutissant à la musique vaudou ! Il a dû être voué à toutes les gémonies. Heureusement que l’enfer le refusa, puisque, de retour dans son pays natal, il prit la relève discrète de son père en dirigeant l’école que celui-ci légua à la ville du Cap-Haïtien et qui vit passer sur ses bancs tant de gloires capoises. Nikòl la dirigea avec son humilité et sa simplicité proverbiales, alliant ses convictions arrêtées aux bonnes vieilles traditions capoises.

NikòLévi et l’orchestre Septentrional

Tout a commencé à Montréal au moment de la tenue d’un Séminaire de réflexions, au cours de la fin de semaine des 12 et 13 octobre 1996. À l’occasion de ces rencontres consacrées à des échanges ou des réflexions sur le devenir de l’orchestre Septentrional à l’approche de son cinquantième anniversaire, l’un des thèmes débattus en ateliers portait sur les mesures à prendre afin d’assurer la pérennité du label de qualité du Produit-Septent; ce besoin se faisait sentir de manière pressante puisqu’il devenait évident qu’en 1996, le Maestro Hulric Pierre-Louis cumulait déjà quarante-huit années de participation et quarante-six de direction au sein de l’orchestre Septentrional. Il était important dès lors de se pencher sur la façon la mieux appropriée pour combler le vide que causerait inopinément l’absence subite du Maestro Hulric Pierre-Louis. La résolution qui s’ensuivit portait sur l’instauration d’une direction musicale formelle avec à sa tête un Directeur musical expressément choisi pour exercer cette fonction. Ce directeur musical pressenti ne devait pas être nécessairement un musicien titulaire de l’orchestre mais un indépendant choisi en fonction de critères prédéfinis. Deux noms circulaient en option à l’issue de ce séminaire de réflexions : Hughes Valbrun et Adrien Jeanite. Le temps a passé, le cinquantième anniversaire de l’orchestre célébré en 1998, le décès de Jacques Jean, maestro titulaire d’alors, survenu en 2001. Et c’est justement en 2001, surtout après la disparition prématurée de TiJak Alto que ce besoin se fit sentir de manière pressante. … Et … Un soir de bal que Septent animait à Montréal, en décembre 2001 … Ce samedi soir, après onze années de retrait dans le giron-Septent, feu Eddy François, sur l’insistance de son ami, Wilfrid Tony Hyppolite le septentologue, était présent et assis à la même table que le maestro Hulric Pierre-Louis et son fils Ricot, également invité et présent à cette soirée à Montréal. Au moment de l’exécution de Maryana, Eddy François entra dans un transport de colère qu’il ne pouvait pas dissimuler, en désapprobation totale avec la prestation du jeune claviste d’alors; il estimait du même coup que l’absence du Maestro Hulric Pierre-Louis, affaibli par l’âge, en était la cause et qu’il fallait y remédier au plus vite. Tony, me disait Eddy, il n’y a pas de temps à perdre, il faut au plus vite la présence d’un directeur musical au sein de l’orchestre Septentrional.

Ici, un devoir de mémoire s’impose

Il importe de souligner que de 1948 à 2003, la fonction de Directeur musical n’existait pas dans l’orchestre. Jean Menuau, en 1948, était le premier président du Groupe et Rigaud Fidèle, son frère le premier maestro du Jazz Septentrional; Hulric Pierre-Louis, en 1950, cumulait les fonctions de maestro et de directeur du Jazz Septentrional. Nonobstant, Maestro était tellement omniprésent et progressivement omnipotent qu’il remplissait de manière informelle, dans son rôle de Maestro, celui de Président-Directeur Général, de Compositeur, d’Administrateur, de Directeur musical, de Directeur des Ressources Humaines … passons-nous-en, et des meilleurs.

L’idée de l’intégration d’un directeur musical fit cependant son chemin avec en point de mire deux noms : Hughes Valbrun et NikòLévi. Aucun de ces deux choix préconisés ne faisait l’unanimité. Que du contraire. Zafèr a Septent pa janm senp. Néanmoins, les faveurs allaient ostensiblement à Hugues Valbrun qui avait le soutien de toute l’équipe de New York (Eddy François, Dr Harry Prophète, Fritz Newbold, Raymond Menuau); le septentologue, Wilfrid Tony Hyppolite, lui, ne voulait que de NikòLévi et le Dr Pierre-Étienne Péan lui promettait son soutien quoiqu’il advienne. Plutôt que de s’adonner à la dialectique des armes, les antagonistes pratiquaient l’arme de la dialectique; place a été faite à la raison, et pour le meilleur et pour Septent, ils débouchèrent sur un consensus qui a permis qu’au cours de l’Été 2003, un musicien, qui ne faisait même pas partie de l’Équipe des titulaires de l’orchestre Septentrional, NikòLévi en l’occurrence, allait être le premier à exercer la fonction de directeur musical de l’orchestre Septentrional.

Pour encourager cette entreprise nouvelle, six des plus zélés pour la réussite de cette initiative ont consenti à jouer le rôle de mécènes et à offrir des émoluments symboliques au nouveau directeur musical de l’orchestre qui, soit-dit en passant, n’y voyait en rien une condition préalable à l’embauche. Néanmoins, et pendant dix-huit mois, voici les noms de ces six contributaires volontaires : feu Eddy François, Dr Harry Prophète, Fritz Newbold, Wilfrid Tony Hyppolite, Dr Pierre Étienne Péan et Raymond Menuau. Bien entendu, à cette réunion décisive du dimanche 24 août 2003 chez Fritz Newbold à New York, Me François-Marie Michel, Rochenel Ménélas et l’ingénieur Eddy Mésidor étaient présents et donnaient même leur aval.

Cette décision d’intégration d’un directeur musical et le choix de NikòLévi pour remplir cette fonction fut l’une des plus heureuses initiatives prises par des ayants-cause de l’Institution-Septentrional. Ce fut pour le plus grand bien de cette institution, doyenne de la musique haïtienne. NikòLévi réécrivit les partitions des anciennes compositions de Septent, et les fit exécuter par les jeunes musiciens de l’Équipe-Septent actuelle. Il composa également, à l’occasion : « Demen », « La Capoise », « Fou de Toi», « Nou Retounen » ou « Bèl Nègès », figurant sur les trois derniers CD de Septent, sont de vrais diamants qui font briller de tous ses feux la « Boule de Feu internationale ».

Sa grande maîtrise de l’écriture musicale lui valut des éloges du chef d’orchestre de « Symphony Of The Americas », James Brooks, lors du passage de cette philharmonique à Labadie. En effet, NikòLévi, en une soirée de préparation en mode-commande-expresse, a réussi à faire de la méringue classique « Cité du Cap-Haïtien » du maestro Hulric Pierre-Louis, une version instrumentale qu’il soumit audit chef d’orchestre. Celui-ci lui avait remis la baguette au moment de l’exécution. Ça, c’est le Grand Nikòl qui ne rate jamais l’Événementiel ; de la haute voltige. Toute la ville du Cap-Haïtien était fière de ce digne fils de la Cité.

Puisant dans l’équipe des musiciens de l’orchestre, il monta l’Ensemble de Jazz Septentrional qui s’est fait connaître tant au pays qu’à l’étranger. NikòLévi joua, bien sûr, du piano dans cette formation où il explora en toute liberté la dimension percussive du clavier, à la manière de ses mentors, Ludovic Lamothe et Justin Élie. Le vodou jazz est inscrit dans le répertoire de cet ensemble musical.

L’ancien au service du nouveau, c’est la philosophie qui a traversé l’orchestre Septentrional, sous la direction musicale de Nikòl Lévy. À écouter ces jeunes musiciens interpréter « Maryana » ou « Tifi Ya » ou encore « Toto », on se demande, des deux interprétations, les anciennes ou les nouvelles, lesquelles plaisent le plus. À vous de juger !

Ce n’est donc pas un hasard si NikòLévi était devenu le premier directeur musical, au sens formel du terme, du doyen de la musique haïtienne, le Grand Orchestre Septentrional. C’est le fruit de sa compétence, de sa constance, de son courage, de sa persévérance, de son génie, de sa ténacité et, peut-être même, de sa main de fer. N’a-t-il pas grandi à l’ombre de MètMa, son père, forgeur d’âmes, d’esprits et de têtes bien faites, comme notre Roi Henri ? Il devait inévitablement reproduire l’un ou l’autre, le père ou le Roi, pour la plus grande gloire de notre bonne vieille Cité du Cap-Haitien.

Montréal, le 2 juillet 2020, Propos adaptés et édités par Wilfrid Tony Hyppolite.

Références :

1. Louis A. Mercier : Nikol Lévy, Directeur Musical de l’orchestre Septentrional (Texte écrit en juillet 2008 et mis à jour en avril 2015).

2. Me Wilfrid Suprena : Émission éducative « Un Peu De Tout », sur Radio Kréyòl à New York, le dimanche 28 juin 2020.

3. Ernst Trouillot et Ertha Pascal-Trouillot : Encyclopédie biographique d’Haïti, Tome 2.

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