Traversée du Cap
avec l’aïeul - II
Éditions Mains libres
Tandis que l’auteur de Rires et pleurs discourt, des réminiscences d’une conférence de l’essayiste Maximilien Laroche, autre fameux écrivain capois, conférence à laquelle (te souviens-tu, Maman ?) toi et moi avions as- sisté à Québec, me reviennent en tête : « Si les poèmes de Durand, premier grand poète de l’Histoire littéraire haïtienne, résonnent aux oreilles de ses compatriotes avec la justesse de son de la réalité, avait affirmé le pro- fesseur de l’université Laval, c’est que le poète a su leur insuffier le rythme qui convient et leur donner l’ambiance sensuelle ou concrète qui fait retrouver aussi bien la forme du corps de la femme aimée que le détail des paysages de notre pays. »
Entre les montagnes et la mer, Cap-Haïtien étale fièrement son refus de s’avouer vaincue par l’adversité et les déveines. Les premiers habitants de cette région, qui compte la plus grande concentration de sites archéo- logiques de toute l’île, avaient appelé la ville portuaire Guarico. Les Français en avaient fait la capitale de leur colonie de Saint-Domingue et l’avaient rebaptisée Cap-Français.
Je n’ai pas eu conscience de la transition entre nos toasts au son du jazz et notre promenade dans la vieille ville livrée aux ténèbres. Je n’arrive pas à me souvenir du moment de notre départ du Club Meet, de notre moyen de locomotion ou même du chemin que nous avons emprunté pour arriver ici, devant la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption. Nous serions-nous télé- portés, à l’instar des intrépides membres de l’équipage du vaisseau spatial USS Enterprise ? Intarissable audienceur, l’aïeul m’explique que de nombreuses reconstructions de cette église se sont succédé sur cette place depuis la fondation du Cap. Détruite lors du tremblement de terre de 1842 qui avait ravagé la ville alors qu’Oswald était encore nourrisson, elle fut de nouveau reconstruite et érigée en cathédrale à partir de l’automne 1861.
– Plutôt que vous assommer de propos prolixes, j’aime mieux voir cette ville comme un Phénix. Même si Okap a vu trop de cataclysmes, ne renonçons quand même pas à l’optimisme.
Il est encore relativement tôt, certes, mais le soir sous les tropiques tombe tel un couperet. Tandis que la nuit s’impose, il n’y a pas grand monde sur la place principale. Aux dires d’Oswald, le jour, sympathiques flâneurs et étudiants pleins de zèle s’agglutinent volon- tiers autour de la statue de Jean-Jacques Dessalines, fier fondateur de la nation. Mais ce quadrilatère délimité par les rues 20 et 18 au nord et au sud, H et F à l’ouest et à l’est, a un passé autrement plus sanglant : c’est ici qu’à la fin du mois de janvier 1758, François Makandal, légendaire instigateur de nombreuses rébellions d’es- claves menées en ce nord-ouest de la colonie de Saint- Domingue, précurseur de la Révolution haïtienne, fut livré au bûcher le jour de son procès sommaire tenu par l’autorité coloniale. C’est également en ce lieu que trente-trois ans plus tard, le 25 février 1791, le mulâtre Vincent Ogé, meneur de la première révolte des mulâ- tres, et son complice, le Noir affranchi Jean-Baptiste Chavannes, périrent roués vifs, événement qui mit fin aux espoirs d’égalité pour les hommes de couleur libres, et poussa ceux-ci à s’allier aux esclaves contre les maîtres.
Est-ce l’effet du Barbancourt sec, après les trop nombreux piña coladas, ou simplement l’exaltation sus- citée par l’évocation de ces pages de l’histoire de notre pays que j’aime tant, en dépit de tout, Maman? J’inhale profondément l’air du large qui circule dans les rues, comme un appel au dépassement. Je ne peux m’empê- cher de citer à voix haute ces quelques vers parmi les plus connus paraphés par l’aïeul :
Sang des martyrs dont la pourpre écumante
A secoué nos chaînes et nos jougs !
Chavannes, Ogé, sur la route infamante,
Toi, vieux Toussaint, dans ton cachot de Joux
Ô précurseurs, dont les dernières fibres
Ont dû frémir, – vous les porte-flambeaux
– En nous voyant maintenant fiers et libres,
Conseillez-nous du fond de vos tombeaux !
Place José-Martí, à proximité du boulevard du Cap-Haïtien, sur la rue 17A, je décèle une émotion nou- velle et inattendue chez mon guide. Et je crois deviner ce dont il s’agit. Après tout, le patriotisme dont le poète avait fait l’un de ses thèmes majeurs n’a jamais exclu cette solidarité fraternelle avec les autres peuples qui luttaient aussi pour conquérir leur souveraineté, par exemple les frères et sœurs de Cuba. Qui plus est, l’homme politique, philosophe, penseur, journaliste et poète cubain d’une dizaine d’années le cadet d’Oswald, José Julián Martí Pérez, héros national, apôtre et mar- tyr de l’indépendance cubaine, avait en son pays suivi un parcours parallèle à celui de mon aïeul. Impossible d’ailleurs que ces deux hommes ne se soient pas croisés, qu’ils n’aient pas fraternisé lors de l’un des sé- jours successifs de Martí au Cap dans les années 1890 ! Pourtant, à un jet de pierre du n° 73 de la rue I, adresse de l’habitation ornée d’une plaque commémorant la naissance de Durand, se trouve la maison où vécut brièvement Martí avant son débarquement à Cuba. Je repense à ce poème Aux Cubains, dans lequel mon aïeul rendait hommage aux combattants de l’indépendance cubaine, qu’il voyait comme les frères des révolution- naires haïtiens. Oui, Martí et lui avaient tant en com-mun que la perspective de passer une soirée avec les deux donne le vertige…
Je me serais figuré que plus d’un siècle après le mariage de ses mots avec la musique d’Occide Jeanty pour en faire l’hymne présidentiel, le poète se serait habitué à ce que même une expatriée telle que moi sache les réciter de mémoire. Étonnamment, il arque un sourcil, flatté, dirais-je, d’entendre sa poésie portée par la voix d’une descendante.
Voici poindre l’heure à partir de laquelle la plupart des guides de voyage déconseillent aux touristes étran- gers, notamment si elles sont des femmes, de traîner dans les environs. Qu’à cela ne tienne ! Traitez-moi d’aventurière imprudente si le cœur vous en dit, mais déambulant en ces rues au bras d’Oswald Durand, je ne ressens pas la moindre crainte.
Plutôt que de développer le sujet, mon guide enfonce les deux mains dans son épaisse tignasse poivre et sel, secoue la tête et laisse échapper un « tchuip ! », aussitôt suivi d’un commentaire acide sur l’inaugura- tion de cette place, qui s’était déroulée sous le règne de Michel Martelly. « Certes, nul n’aurait pu m’empêcher d’assister à l’inauguration officielle du lieu. Est-ce un signe de l’acharnement du bon Dieu que la présidence du pays soit tombée entre les mains indignes et si peu respectables d’un pareil vagabond, Sweet Micky l’exécrable ? »
Qui oserait reprocher au fantôme du fondateur du journal Les Bigailles de faire montre du même franc- parler que celui qui lui avait valu en 1883 un séjour en prison ? Pour ma part, je ne m’étonne pas que le signataire de l’hymne présidentiel voie d’un œil sévère la longue succession de sanmanman, de malotrus qui depuis un siècle avaient accédé au Palais national et l’avaient occupé avec pour unique préoccupation leur profit personnel. « Quand nos aïeux brisèrent leurs entraves, ce n’était pas pour se croiser les bras, songé-je. Ni pour voir en la patrie cette épave, pillée sans honte par les scélérats… »
Pourtant, nos institutions scolaires n’avaient-elles pas vu défiler sur leurs bancs des générations de jeunes gens de grande valeur, qui auraient pu contribuer volontiers à arracher le pays au marasme où l’avaient précipité trente ans de dictature sanguinaire, suivis par autant d’années de régimes ineptes, fratricides et cor- rompus, soutenus par des puissances étrangères qui ne lui voulaient pas de bien, mais qui voulaient tous ses biens ?
Je suis certaine que tu te réjouirais de savoir, Maman, que notre aïeul, dont le spectre n’a jamais cessé d’arpenter les couloirs du Collège Notre-Dame du Perpétuel Secours et ceux d’autres établissements de l’île, m’assure avoir gardé confiance en la jeunesse haï- tienne, même aux heures les plus sombres de notre histoire récente.
– Si jadis nos héros nous ont montré la voie, il revient à nos jeunes d’élever la voix pour redire à tous la grandeur de ce pays, et faire taire les faux frères qui l’ont trahi. C’est pour eux et surtout par eux que doit revivre cette enthousiaste aspiration qui nous rend ivres !
Passé le site de l’Hôtel Impérial et, surtout, le site de l’université Anténor-Firmin, notre traversée du Cap nous conduit au pied du monument évoquant la bataille de Vertières, opposant les forces révolutionnaires indigènes aux troupes napoléoniennes, sans doute l’épisode de l’histoire haïtienne qui a inspiré le plus grand nombre d’œuvres d’art. Oswald me rappelle que c’est à l’appro- che du tricinquantenaire de l’indépendance nationale que le gouvernement de Paul Eugène Magloire avait choisi de rendre hommage à ces héros, en comman- dant notamment cette sculpture à l’artiste cubain Joan José Sicre. Monté sur un roc qui fait office de socle, l’ensemble compte six personnages, dont deux féminins, et un cheval couché. Vus en contre-plongée, profilés contre le ciel d’encre, les membres du groupe affichent et inspirent cette fierté justement associée au moment clé dont nos écoliers apprennent à réciter les détails même si c’est souvent sans en bien saisir les enjeux. Parmi eux se distingue évidemment le capitaine Capois-la-Mort, l’« Achille noir » selon le mot du général Rochambeau, qui mena inlassablement ses troupes à l’assaut du fort convoité, et ce, avec une opiniâtreté qui força l’admiration de l’ennemi et le fit entrer dans la légende.
Nous passons d’un site à l’autre par magie, vraisemblablement, sans que j’aie conscience du déplacement. Oswald se fait intarissable tandis que nous empruntons l’antique pont qui enjambe la rivière Haut-du-Cap, en direction de la plantation Bréda, lieu de naissance de Toussaint Louverture, chef militaire des esclaves insur- gés et figure de proue des mouvements anticolonia- listes et abolitionnistes à venir, condamné à finir ses jours au fort de Joux, hélas, plusieurs mois avant la proclamation du 1er janvier 1804. De là, nous nous transportons bientôt à Fort-Liberté, autrefois Fort- Dauphin, près de la frontière dominico-haïtienne, là où Dessalines, Christophe et Clerveaux se rendirent au lendemain du départ des Français pour annoncer officiellement, sur le parvis de la cathédrale, l’émancipa- tion de la colonie de Saint-Domingue et la fondation du pays auquel il restait à trouver un nom.
Dans la lumière naissante de l’aube, notre pèlerinage s’achève sur les remparts de la citadelle Laferrière, où je n’ai pas mis les pieds depuis ma déjà lointaine vingtaine. Tu n’as probablement pas oublié, Maman : bien avant que tu m’y emmènes en visite dans mon enfance, j’en avais aperçu l’imposante carrure pour la première fois dans un autre épisode de Star Trek, qui nous la présen- tait comme la forteresse du peuple organien assiégée par les impitoyables Klingons. En racontant ça à l’aïeul, j’en ris un peu. Ce n’est pas le débarquement d’extrater- restres aux allures de guerriers mongols, mais le retour des colons français que redoutait le roi Henri Christophe quand il mit en chantier au début du XIXe siècle cet ouvrage militaire qui nécessita le concours de vingt mille hommes, dont la sueur et le sang se sont mélan- gés au mortier de l’édifice. Je remarque qu’Oswald se fait moins exalté pour sa description du lieu où repose la dépouille de l’ambitieux monarque.
Ne trouves-tu pas paradoxal qu’en compagnie denotre ancêtre, Maman, c’est cependant à Aimé Césaire que je songe ? Césaire qui idéalisait notre terre natale « où la Négritude se mit debout pour la première fois et dit qu’elle croyait en son humanité ». Césaire qui a porté au théâtre la tragédie de Christophe et lui a donné assez de souffie épique pour traduire l’ampleur de l’en- treprise du roi qui visait la refondation de notre identité noire et belle.
Il flotte dans l’air des effiuves sucrés, apaisants. Nul besoin de confier mon malaise à Oswald.
– Je crois deviner ce qui vous donne ces airs. Ne vous en faites pas, je ne suis pas jaloux. Le verbe poétique constitue un tout ; et je tiens pour mon frère le dénommé Césaire.
Ai-je vraiment aperçu au loin ces paysannes qui de si grand matin cheminent vers la ville, portant sur la tête des paniers en osier débordants de fruits destinés au commerce ?
Oswald et moi restons à causer de sa carrière, de ses amours, de ses espoirs, de ses regrets. Nous restons à causer longtemps, comme dans la chanson, comme dans un rêve de fièvre, au son du chant des p’tits zwezo qui nous écoutent, jusqu’au retour du plein jour dans cette ville fière, qui n’a jamais perdu son statut de capi- tale, ni dans le cœur de ses habitants passés et présents, ni dans le tien qui a tout bonnement cessé de battre sans pour autant cesser d’aimer.
Au Cap, septembre ne revêt pas ces couleurs flamboyantes, pourtant typiques d’une certaine pein- ture naïve locale, auxquelles mes automnes bostonnais m’ont cependant accoutumée.
Midi me trouve seule au milieu de mes draps défaits, avec ma gueule de bois et le souvenir diffus de cette traversée du Cap et des environs au bras d’un revenant. T’inquiète, Maman : ni le mal de tête carabiné, ni la fatigue, le manque de sommeil et cette sensation de déshydratation intégrale ne m’empêcheront de respec- ter le rendez-vous donné aux membres de la famille en début d’après-midi au cimetière adjacent à l’église Sacré-Cœur.
Je n’aime pas la mort et ses rituels, mais serment oblige. « Chose promise, chose due. »
Pour éviter un retard malséant, j’ai demandé à la réception qu’on m’appelle un taxi. Me voici donc en ce cimetière, au milieu de cousines et de cousins lointains, de tantes et d’oncles que je peine à reconnaître, à nommer par leur prénom faute de les avoir vus assez souvent. À mon étonnement, mes yeux se plantent dans ceux de Krystèle. La jeune payse, pour emprunter à l’aïeul son néologisme désignant les Aphrodite locales, tient apparemment aussi à te témoigner son respect en dépit du fait qu’elle ne t’a pas connue, Maman. Je suis tout de même un peu déçue de ne pas apercevoir parmi cette poignée de parents proches ou éloignés la bouille de mon jovial moustachu, qui viendrait m’épauler dans l’épreuve. Dois-je en déduire qu’au Cap, les spectres ne circulent pas le jour ?
Non loin du caveau qui attend ton urne se trouve la tombe de François Borgia Charlemagne Péralte, chef du mouvement révolutionnaire nationaliste Cacos opposé à l’occupation militaire d’Haïti par les États-Unis. Héros pour les nôtres, il avait été exécuté par les Marines éta- suniens en tant que « Supreme Bandit Chief ». Comme quoi, à l’instar de la beauté, l’héroïsme sera toujours affaire de subjectivité.
Certes, ce n’est pas ce voisinage illustre que tu réclamais, longtemps avant le fatidique infarctus.
C’est aux côtés de ton homme que tu avais demandé à passer le reste de l’éternité, mon père dont je me sou- viens à peine, ce bien-aimé mari tombé trop jeune sous les balles d’un gendarme, lors d’une de ces manifesta- tions antigouvernementales qui avaient servi de prélude au dechoukaj de 1986.
« Chose promise… »
Je n’aime pas la mort, Maman, mais tu m’avais inculqué le courage de soutenir son regard, comme on soutient en cette latitude l’éblouissant éclat du soleil tropical.
Le curé de la paroisse, lui aussi lointainement apparenté à nous, s’adresse à l’assistance, imposant une pause au concert de sanglots, de pleurs et de reniflements. Je ne suis pas très attentive à son chapelet de banalités d’usage sur le repos de l’âme des justes, la vie éternelle et l’amour du divin Créateur. Je ne suis pas très attentive à ces paroles qui se veulent réconfortantes, parce que quelque chose vient de se fêler en moi, on dirait une digue qui lâche, et toutes les larmes jusqu’alors rete- nues se mettent enfin à couler en silence, se mêlant à la sueur sur mes joues.
Un homme, je ne saurais dire qui, met ses bras autour de mes épaules, pour me consoler, me soutenir. Sous un ciel gorgé de lumière dorée, le cimetière entier bourdonne du chant des insectes, du crépitement des hautes herbes dans la chaleur torride.
Je pense : « Ça y est, l’adieu est bel et bien con- sommé. »
Des yeux, je cherche encore Oswald dans l’assemblée.
En vain.
La suite se déroule pour moi dans une ambiance de confusion et de précipitation, accentuée sans doute par mon extrême fatigue. On me conduit dans une petite réception donnée en ton souvenir par une cousine ou une tante, je ne saurais dire. Je pleure comme une Madeleine. On me serre la main, on m’embrasse, on m’enlace, on me flatte le dos en me promettant que tout va bien aller. J’ai chaud, je suis étourdie, je n’ai pas le cœur à m’éterniser ici.
Quelqu’un s’offre pour me raccompagner en voiture à l’hôtel, s’étonnant tout de même que j’aie décliné l’hospitalité des uns et des autres. Je m’efforce de me montrer polie, reconnaissante, mais je suis à bout de nerfs et n’ai pour envie que celle de voir ce jour prendre fin, de m’écrouler sur mon lit et de sombrer dans l’inconscience.
Enfin de retour dans ma chambre climatisée, j’enfouis mon visage dans l’oreiller pour y pousser enfin le cri réprimé tout l’après-midi. Dans le clair-obscur, j’aperçois sur la table de chevet, à l’endroit précis où encore ce matin trônait ton urne, Maman, un livre qui n’était pas là précédemment : une édition luxueuse et rarissime de Rires et pleurs, réunissant en un seul volume l’intégrale des poèmes qu’avait donnés l’aïeul aux journaux locaux pendant vingt ans.
J’allume la lampe de chevet, empoigne le bouquin.
Sur la page de garde, une dédicace griffonnée à l’encre violette :
À toi, ô chair de ma chair et sang de mon sang
Liée à notre patrie par-delà les ans
– O. D.
Stanley Péan
Descendant du poète Oswald Durand, Stanley Péan est né à Port-au-Prince le 31 mars 1966 et a grandi à Jonquière, dans la région du Saguenay Lac Saint-Jean, où ses parents se sont installés l'année de sa naissance. Stanley Péan fait paraître dès le milieu des années 1980 ses premières œuvres de fiction.
Source: WIKIPEDIA - Stanley Péan