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Architecture

L'histoire mouvementée de la Cathédrale du Cap-Haïtien (Jean-Claude Bastien)

Lorsque Colomb posa les pieds dans le Nouveau Monde en 1492, la croix du christianisme faisait partie de son équipage. Un lieu de culte devait être établi à cet effet partout où il passait. On n’en a retrouvé nulle trace avant l’organisation qui mena à la construction de cette agglomération qui devint plus tard le Cap-Français puis Cap-Haitien.

Moreau de Saint-Méry qui a passé une partie de sa vie au Cap-Français en a témoigné dans ses écrits. Edgar La Selve a aussi fait mention de faits qui nous ont permis de remonter la filière des évènements et d’en établir le « malheureux » parcours.

Vue du Cap-Français prise des hauteurs de Marchegalle (Période coloniale). Le clocher indique la position de l’église. (Dessin de T. Weber, d'après l'atlas de Moreau de Saint-Méry)

En plein centre de la ville du Cap-Haitien, s’élève actuellement un bâtiment assez remarquable pour ne pas dire sans fausse modestie qu’il représente aux yeux de plus d’un, un sublime échantillon de lieu de culte qui a pendant longtemps abrité diverses manifestations tant de la foi que des témoignages d’engagements solennels, ou d’autres activités sociales.

Victime de tant d’incendies et d’écroulements, la Cathédrale du Cap occupe le même emplacement que les autres édifices, construits à cet effet, depuis la fondation de la Paroisse du Bas-Cap, vers 1680. Elle se situe sur le côté sud de la Place d’Armes connue aussi sous le nom de Place Notre Dame. Ce quartier, outre le fait d’être pour nous, Capois, un haut lieu de la chrétienté, a vu aussi se dérouler beaucoup de scènes dramatiques, tristes et regrettables tout au long de notre histoire de peuple.

Les églises en bois

La première église date probablement de 1680. Voici ce que rapporte Moreau de Saint-Méry, se basant sur un procès-verbal d’époque qu’il aurait consulté :

« L’an 1688, le 7 mai, suivant les ordres de Monsieur de Cussy, Gouverneur du roi au siège royal du Cap et dépendances, nous nous sommes transportés au quartier du Bas-Cap pour faire la visite de l’église paroissiale dédiée à l’Assomption du Bon-Secours, maison presbytérale et cimetière du dit lieu ; au sujet de quoi nous avons fait rassembler les Marguilliés et principaux habitants, où nous avons vu l’église construite de méchants bois de palmiste et tout près à tomber, couverte de feuilles sans être lambrissées, le tout selon la faculté des habitants, laquelle église nous avons trouvée dépourvue de toutes choses nécessaires. »

Lors de leur incursion en 1691, cette église disparut dans l’incendie du Bourg du Cap par les Espagnols. Elle fut remplacée par une autre du même genre que les Anglais et leurs alliés, les Espagnols, brûlèrent aussi en 1695.

Une troisième en bois, couverte de paille, fut construite peu après; mais comme elle était trop petite, on la remplaça en 1710 par une quatrième en bois, couverte en essentes, plus grande et mieux fermée.

Le Père Labat donne de cet édifice une lamentable description : « Cette église était dans une rue à gauche de la place, bâtie comme les maisons ordinaires de fourches en terre ; elle était couverte d’essentes. Le derrière du Sanctuaire et environ dix pieds de chaque côté était garni de planches.

« Tout le reste était couvert et palissadé de palmistes refendus seulement jusqu’à hauteur d’appui afin qu’on pût entendre la messe de dehors comme de dedans. L’autel était un des plus simples, des plus mal ornés et des plus malpropres qu’on pût voir.

« Il y avait un fauteuil, un prie-Dieu et un carreau de velours. Le reste de l’église était rempli de bancs de différentes figures et l’espace qui était au milieu de l’église, entre les bancs, était aussi malpropre que les rues qui ne sont pas pavées ni balayées, c’est-à-dire qu’il y avait un demi-pied de poussière quand le temps était sec et autant de boue quand il pleuvait. » Des démarches furent entreprises pour remédier à cette situation. Le Roi Louis XIV, fut sollicité, ce qui a permis l’érection d’une nouvelle église.

Les églises en pierre

Pour cette nouvelle construction, les paroissiens, assez éprouvés par les différents incendies qui avaient détruit les précédentes, n’en voulurent plus en bois cette fois-ci mais en maçonnerie. Monsieur le Comte d’Arguian, Gouverneur, posa la première pierre de ce nouvel édifice qui fut érigé dans du solide, le 28 mars 1715.

L’église fut bénie et consacrée sous le vocable de l’Assomption de la Sainte Vierge, le 22 décembre 1718. Elle était en forme de croix latine et mesurait 39 mètres de long, allant de la rue Notre-Dame au côté Nord de celle de Saint-François Xavier, sur une largeur de 28 mètres. A chacun de ses bras était une chapelle dédiée l’une à Saint Pierre, l’autre à Saint Joseph. Un clocher de forme carrée à peu près de même hauteur que le monument le flanquait à l’Est et portait sur le faîte un clocheton surmonté d’une croix de fer.

L'écroulement de la cathédrale

Mais soit que l’entrepreneur Cabot ou son successeur (car il mourut deux ans après le commencement des travaux) n’eut pas le talent nécessaire pour réaliser la technique du monument, soit que le plan en fut défectueux (il était du Père Boutin) on remarqua en 1793, qu’il manquait de solidité. Dans la prévision d’un écroulement certain du comble, qui proviendrait probablement d’un écartement des murs d’appui ou d’une répartition inégale des charges de la charpente, on le soutint au moyen de mâts.

Les Administrateurs Larnage et Maillard prescrivirent le 29 septembre 1742 une nouvelle assemblée Paroissiale au Cap « relativement à la bâtisse de l’Église de cette Ville. » Au mois de juin 1743, ils ordonnèrent, sur la demande des habitants, la construction d’un hangar en bois « sur la Place d’Armes » où se ferait le Service Divin pendant la réparation du comble de cette dernière. »

Ce hangar fut construit en 1744 et béni le 30 mai. Il occupait le coin situé au Nord d’Ouest de la Place entre les rues d’Anjou, Sainte Marie et des Bourbons, à l‘endroit où se trouve actuellement l’Archevêché.

Le comble fut alors descendu pour être réparé mais pendant quatre ans on n’y toucha point parce que l’Assemblée dut comprendre qu’aucune réparation n’y serait efficace sans celle de l’édifice lui-même. Elle décida de construire une autre église en maçonnerie et Monsieur de Vaudreuil, Gouverneur, en posa la première pierre le 28 mars 1748.

La reconstruction et un nouvel effrondement

Les travaux allèrent lentement pendant plus de quinze ans. Un des bas-côtés fut achevé au mois d’avril 1765 ; l’on y transporta le Très Saint Sacrement le mois suivant. Mais, on démolit trop tôt le hangar de la Place, car en 1771, on s’aperçut que les piliers de la nouvelle construction ne tenaient plus la verticale.

Hâtivement on abandonna l’église en emportant les objets du culte dans la chapelle des religieuses de Notre-Dame, rue Espagnole et Saint François Xavier, là où se trouve actuellement l’établissement des Sœurs de St-Joseph de Cluny.

Le 5 octobre de la même année, tout ce qui avait été construit pendant les derniers 23 ans avec tant de labeur et coûté tant de sacrifices, s’écroula : piliers des nefs, bas-côtés, cintre pour la voûte et charpente. Un effondrement total dont la cause fut dans le manque de proportion de la bâtisse, dit un contemporain. Le tremblement de terre qu’il y a eu la veille ne fut que la cause déterminante de la catastrophe, et le même reproche adressé aux constructeurs de 1718 peut l’être aussi à ceux de 1748 : le manque de talent.

Encore une reconstruction

La bâtisse était à refaire entièrement. Cette fois elle devait l’être suivant les plans et sous la conduite de l’Ingénieur du Roi, Rabier.

Elle fut achevée après trois ans. La première messe qui y fut chantée fut un service funèbre à l’occasion de la mort de Louis XV, le 26 juillet 1774. Le 14 août suivant on y porta processionnellement le Très Saint- Sacrement tiré de la chapelle des Religieuses, et le lendemain, Fête Patronale de la Paroisse, on y chanta une messe en musique de la composition de Monsieur Gervaise, du théâtre du Cap, pour célébrer cette dédicace.

La cathédrale en 1774 : description

Suivant Saint-Mery : « La façade construite sur les plans de Monsieur Rabier, Ingénieur du Roi, est composée de deux ordres, le premier Dorique, et le second Ionique. La porte principale est décorée de quatre colonnes accouplées, deux de chaque côté, encastrées dans le mur jusqu’au quart de leur diamètre. Cette porte est surmontée d’un fronton triangulaire dans lequel sont sculptées les armes de France. Les deux petites portes latérales de ce frontispice sont décorées de quatre pilastres moins proéminents que les colonnes. Au-dessus de chacune de ces deux portes on remarque une niche abritant une statue de pierre de taille supérieure à la normale des apôtres Pierre à gauche et Paul à droite. »

L’Ordre supérieur (qui n’existe plus depuis 1842) était composé de quatre colonnes et de quatre pilastres qui correspondaient à ceux de l’ordre inférieur avec des saillies dans la même proportion. Une grande fenêtre cintrée surmontait la porte principale. Au-dessus, s’élevait un fronton demi-circulaire dans lequel était sculptée une gloire immense, entourée d’anges et portant au milieu l’Alpha et l’Oméga. Une croix en pierre couronnait le tout.

Ce bâtiment mesure 66,30 mètres de longueur sur 26,95 mètres de largeur dans les trois nefs qui vont de la façade au transept. La longueur du transept, d’une extrémité à l’autre des bras de la croix mesure 36,70 mètres sur une largeur de 11,60 mètres. Depuis l’entrée jusqu’au transept, il y a six portiques dont chacun compte de milieu à milieu de colonne, 6,55 mètres. Chacun des piliers est un carré de 1,90 mètre mesuré par son soubassement. La grande nef mesure 13,45 mètres de largeur et chacune des petites 6,75 mètres.

Tout l’Ordre est surmonté d’une attique pour recevoir la voûte dont la naissance est à 13,50 mètres du pavé. La hauteur jusqu’au sommet de la voûte est de 18,80 mètres. Ces dimensions relevées par le clergé sont encore celles de la Cathédrale actuelle, car malgré les réparations subséquentes, l’édifice a toujours été reconstruit dans les mêmes proportions.

Pour pénétrer dans le chœur il fallait monter trois degrés surmontés d’une balustrade formée de petits piliers en pierre tournés, sculptés et simulant le marbre puis, traverser une grille en fer doré qui fermait le sanctuaire proprement dit.

Le maître-autel en tuf était un peu en avant du mur du chevet. Au-dessus, mais en arrière, sur la muraille, on avait sculpté en plâtre, une Assomption de la Sainte Vierge représentant trois apôtres dont deux regardaient un sépulcre ouvert ; le troisième contemple Marie s’élevant au ciel sur un nuage, pendant que deux anges lui posent une couronne sur la tête.

De chaque côté du Chœur était une sacristie dont celle de droite était exclusivement réservée au clergé.

Des deux chapelles, celle de l’Evangile était consacrée à la Sainte Vierge et celle du côté de l’Epître à Saint Joseph. Les deux autels étaient en maçonnerie revêtus de marbre blanc. La chaire placée sur le côté gauche de la grande nef était en acajou sculpté.

Au-dessus de la porte principale, à l’entrée de l’Église, on avait élevé pour l’orgue une tribune portée sur deux colonnes qui correspondait au niveau du premier ordre d’architecture du portail. Deux escaliers tournants en granit, cachés dans l’épaisseur du mur de la façade, y conduisaient. Quant au pavé, il était fait de carreaux de marbre blanc et noir disposés en échiquier. La Tour de vingt mètres de haut construite en 1718 contenait cinq cloches de différentes grosseurs.

Le pourtour de l’Eglise encombré de constructions appartenant à des particuliers n’offrait de passage aux deux portes latérales des petites nefs que par la Rue Chastenoye à l’Est, et à l’Ouest par la Rue St-François-Xavier. Cette situation n’a pas changé depuis, même elle s’est aggravée, car il y a près d’un siècle que la section de la Rue d’Anjou et de l’Eglise est isolée par un mur de clôture.

Les incendies et les restaurations

Seize ans après l’achèvement de cette Eglise, c’est-à-dire, en 1790, la foudre renversa le comble entier, sauf la partie qui recouvre le Chœur. La croix en pierre placée sur le sommet du frontispice fut elle-même renversée, mais la façade et les murs de l’édifice ne furent pas endommagés. »

Le 21 Juin 1793, lors de l’échauffourée entre les Commissaires Sonthonax, Polverel et le Général Galbeau une moitié de l’église disparut dans les flammes qui dévorèrent presque toute la ville du Cap.

Toussaint Louverture devenu Gouverneur Général en 1797 fit relever le toit détruit par ces deux incendies allumés l’un par le feu du ciel, l’autre par la main des hommes. Cette restauration a dû probablement être faite par l’ancien Ingénieur du Roi à Saint-Domingue. Montfayon, « que Toussaint Louverture attacha à sa personne et dont il utilisa les services pour les travaux d’embellissement de la colonie. » On se disposait à bénir l’église lorsque l’incendie du 5 février 1802 à l’arrivée de l’escadre française sous les ordres de Leclerc, détruisit la charpente et consuma tout ce qui était en bois dans l’enceinte.

Il fallait donc reconstruire. La Commission chargée de la reconstruction fit venir de Port-au-Prince l’architecte Français, Monsieur Besse, à qui elle confia l’exécution des travaux. L’architecte rétablit la couverture mais au lieu de la faire triangulaire comme elle était précédemment, lui donna la forme circulaire.

Au bout de dix-huit mois, les travaux furent terminés et le 4 Août 1840, le Père Torrillo fit la Bénédiction de l’église à quatre heures de l’après-midi. Pendant la Bénédiction les troupes et la Garde Nationale en grande tenue étaient au rendez-vous et le canon faisait entendre des salves répétées. Toutes les autorités civiles et militaires étaient aussi présentes et elles assistèrent à la procession solennelle, que l’on fit après la Bénédiction de l’Église pour aller prendre le Très-Saint-Sacrement de la chapelle St-Joseph et le placer dans le Tabernacle du nouveau temple.

L'évènement du 7 mai 1842

Le samedi 7 mai 1842, arriva le huitième évènement malheureux à la Paroisse du Cap : l’église fut renversée avec la ville entière par le tremblement de terre qui eut lieu ce jour-là, vers cinq heures et demie de l’après-midi. Il ne resta debout que quelques murs d’enceinte auprès des deux sacristies qui servirent contreforts sur les côtés Ouest et Est.

Les dégâts étaient tels qu’une nouvelle reconstruction s’imposait, ce qui allait être la huitième. Les objets de culte sauvés du désastre furent confiés à la garde du marguillié Carabin et déposés dans la sacristie d’une chapelle que l’on construisit sur la Place Saint-Victor pour y célébrer les services divins pendant près de deux ans.

On reconstruisit d’abord en clissage, puis en maçonnerie, la chapelle St-Joseph qui servit d’église paroissiale de 1844 à 1878. Sous le gouvernement du Président Riché, en 1847, on entreprit de construire un édifice sommaire. Cette nouvelle église devait être érigée dans l’îlet situé à l’Ouest de la Place d’Armes, entre les rues d’Anjou, des Bourbons et Sainte-Marie, à l’endroit où se trouve actuellement l’Archevêché. Le dix février 1847, le Président posa la première pierre de cet édifice. Mais, le Président Riché mourut deux semaines plus tard et son projet ne vit même pas le jour.

En 1856, l’Empereur Faustin 1er arriva au Cap au retour d’une expédition dans la partie de l’Est. Sur la demande des habitants de faire reconstruire l’église, il chargea de l’entreprise le Général François Jean-Joseph commandant d’arrondissement. Celui-ci employa pour ce travail les soldats du génie qui relevèrent les murs d’enceinte jusqu’à l’attique qui les couronne et construisirent les piliers de la grande nef ; mais le tout fut fait contre toutes les règles de l’art. On se contenta de faire pour ces colonnes un carré en briques que l’on remplit à l’intérieur par un blocage de pierres jetées au hasard dans le mortier. Les soldats agissaient ainsi parce qu’ils n’étaient pas bien payés.

Le Président Geffrard lui aussi sollicité en 1862 promit de l’aide permettant aux travaux de reprendre. Les évènements de 1865 vinrent arrêter les travaux. Pendant le siège du Cap-Haïtien en cette année, le 23 octobre, le navire de guerre anglais, le Bulldog, bombarda la ville ; son premier boulet, disent les contemporains, frappa l’église et écorna la moulure inférieure de la fenêtre orientale du transept.

Il ne manquait plus que cette insulte au long martyr de cette malheureuse église!

Tant bien que mal, les travaux reprirent. Le 26 décembre 1877, on plaça les premiers échafauds. La première section du plan étant achevée, c’est-à-dire, la reconstruction des trois nefs jusqu’au transept exclusivement. Cette partie fut bénie le 14 avril 1878. L’on y transporta le Saint-Sacrement tiré de la chapelle de Saint Joseph.

Des travaux furent accomplis en 1929, sous l’administration du Père Ferté, curé de la Cathédrale, qui changèrent complètement le frontispice du monument par trop archaïque. Un fronton triangulaire fut placé au-dessus de la porte majeure ; les deux escaliers tournants du mur de la façade furent exhaussés en forme de colonnes pour encadrer la fenêtre cintrée qui surmonte la porte principale. Au-dessus de cette fenêtre et sur l’entablement qui relie les deux colonnes, deux pilastres furent ajoutés pour soutenir un autre fronton triangulaire surmonté d’une croix. La partie du mur encadré par les deux pilastres et formant tympan, fut décorée d’un « M » orné d’une guirlande.

La tour carrée, située à l’Est, dont la partie supérieure fut renversée en 1842, a été complètement restaurée. Il restait, pour achever la restauration complète de l’édifice, à poser sur le transept le dôme devant couvrir le chœur et l’abside, selon le plan d’Elie Pradères établi en 1863.

Lentement les travaux continuèrent jusqu’en 1936, où ils s’arrêtèrent complètement. Pendant cinq ans les « échafauds imposants » exposèrent leurs échasses aux intempéries et semblèrent implorer la pitié universelle.

Enfin, en avril 1941, Elie Lescot fut élu Président de la République. On reprit courage ; les espoirs furent ravivés. La Cathédrale, objet du profond amour des Capois de tous les temps, allait pouvoir être achevée.

Le nouveau Chef de l’Etat devança les vœux de la population. Car, depuis qu’enfant, il passait sur la Place d’Armes pour aller au lycée ou en revenir, ou bien que de la maison paternelle toute proche, il voyait les ruines de l’église; son idée, sa saine ambition avait toujours été la restauration de ce temple qui fut « un des plus beaux monuments de cet hémisphère » et qui demeure le seul architectural du pays. (Sic)

1942 : inauguration de la cathedrale actuelle

Enfin l’édifice retrouva toute sa forme et était prêt à reprendre ses fonctions de Cathédrale. Il avait fallu attendre cent ans pour y parvenir. La nouvelle construction fut bénie en grande pompe, le 7 mai 1942.

Pendant plus de deux cents ans dans les annales de l’église du Cap, on ne retrouva que : Mandements royaux, Ordonnances des Administrateurs, Arrêtés du Conseil du Cap, Pétitions des populations aux Chambres Législatives, Adresses des Paroissiens aux Chefs d’Etat, parce que la vie de ce Temple a été une succession alternante de catastrophes et restaurations : Incendie en 1691, reconstruction en1695 ; incendie encore cette même année suivie de reconstruction en 1696 ; reconstruction en 1710. Construction en pierre en 1715, effondrement en 1739 ; construction en 1748, renversement total en 1771 de tout ce qui a été édifié pendant vingt-trois ans ; reconstruction en 1774 renversement du toit par la foudre en 1790 ; incendie le 21 juin 1793 qui détruisit ce que la foudre avait épargné ; en 1797 restauration complète par Toussaint Louverture, incendie en 1802 ; destruction le 7 mai 1842. En 1856, 1862, 1863, 1865, travaux de reconstruction sans résultats effectifs ; 1878, restauration partielle.

De 1942 à nos jours, le bâtiment a bénéficié de quelques réparations ici et là, soit au niveau du dôme central, ou des clochers, ou du plafond, ou encore a dû recevoir une couche de peinture, parfois en désaccord avec certaines têtes pensantes de la ville quant au choix des couleurs, mais rien ne visera à changer l’architecture globale de l’édifice.

Voilà donc, de façon succincte, l’histoire mouvementée de ce majestueux bâtiment qui, du devant de la Place d’Armes, jette son regard bienveillant sur notre chère ville du Cap.

Bibliographie :

Moreau de Saint-Méry : Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’île de Saint Domingue.

Edgar la Selve : La République D’Haïti, Ancienne Partie Française de l’Ile de Saint Domingue.

J. B. Villehardouin Leconte : L’Eglise du Cap de 1680 à 1942.

Source: Jean-Claude Bastien, Boston, mai 2020.
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