Jean-Claude Blanc : un paysagiste inspiré (Tet Ansanm pou Okap)
Jean-Claude Blanc est né au Cap Haïtien le 24 avril 1965, dans une famille modeste. Son père est jardinier et sa mère vendeuse de légumes. Son père complète ses revenus en devenant un bouilleur de cru réputé, spécialisé dans la distillation du «clairin», un rhum puissant et bon marché très apprécié des Haïtiens.
Il fait ses études jusqu’à 19 ans, devient guitariste, étudie pendant deux ans la mécanique, puis fréquente, dans les années 1980, l’atelier «L’Arc-en-ciel», une communauté artistique. Il y demeura deux ans et il y fut l’élève de Laetitia Schutt, peintre d’origine allemande qui fonda cette école avec Max Gerbier, autre peintre du Nord. Travaillant d’abord l’aquarelle, il commença ensuite à peindre à l’acrylique, medium qu’il maitrisa en moins de six mois. Début 1983, il vend sa première œuvre…un paysage.
Dans les années 2000, il s’installe à Port-au-Prince et il débute ses premières ventes dans les galeries d’art de la capitale. Désormais, Jean-Claude Blanc réside à Port-au-Prince, avec sa femme et sa fille. Dans son studio, il vit de son art, et de nombreux professionnels de l’art s’intéressent désormais à son œuvre.
Ses œuvres sont désormais présentes dans presque toutes les galeries d’Haïti, de Cap-Haïtien à Port-au-Prince, notamment à la Galerie Monnin et la Galerie Nader qui ont contribué à faire connaître son œuvre à l’étranger.
En 2003, c’est sa première participation à des expositions collectives en France et aux États-Unis.
L’œuvre de Jean-Claude Blanc
Les oeuvres de Jean-Claude Blanc connaissent depuis quelques années un succès phénoménal en Haïti, sans doute parce que mieux que tout autre, l’artiste s’attache à traduire avec un optimisme obstiné le caractère festif de la société haïtienne.
Blanc, s’inscrivant totalement dans la tradition des «primitifs modernes» qui ont fait la renommée de la peinture haïtienne, s’attache à décrire les réalités du pays dans un style qui fait du détail, de la précision du dessin et la clarté des couleurs les signes caractéristiques de son œuvre.
Blanc raconte qu’au début, il peignait surtout des paysages jusqu’à ce qu’un jour, il a vu un peintre qui peignait des marchandes habillées de blanc dans une scène de marché. Il a adoré l’idée, «c’était beau ce blanc» dit-il. C’est à ce moment qu’il a décidé de sa propre interprétation des marchandes.
Depuis, les célèbres défilés du Carnaval, pêle-mêle massif de danseurs, de musiciens, de marchands, unis dans deux couleurs dominantes, le blanc et le bleu-ciel, couleurs favorites de Danmbala Wèdo (lwa du panthéon vodou qui représente la symbiose et l’harmonie des relations humaines) et égaux dans la perspective, symbolisent le «rêve citoyen» d’un artiste qui n’a de cesse de rappeler dans son œuvre les fondements moraux, philosophiques et politiques qui présidèrent il y a 200 ans à la création d’Haïti.
Quelques unes des oeuvres de Jean-Claude Blanc.
Il est également un paysagiste très inspiré et son travail singulier intéresse désormais les professionnels de l’art tant aux Etats-Unis qu’en Europe et en Asie.
Les œuvres de Jean-Claude Blanc, en plus des galeries haïtiennes, se retrouvent à la galerie Macondo de Pittsburgh ou encore la galerie Tropical Art de Sanary en France. Nombre de ses œuvres sont également présentées au centre d’art haïtien de Nice, l’ «Espace Loas».
Source : Compilation Tet Ansanm pou Okap