Il était une fois Roger Colas (Wilfrid Tony Hyppolite)
Né au Cap-Haïtien “ 6 janvier de l’année 1937 - Décédé :dimanche matin, le 14 septembre 1986 à 49 ans. Naître artiste est un don gratuit du ciel. Roger Colas était l’un de ces privilégiés naturels. Prédestiné, dirions-nous, il est né au Cap-Haïtien “le jour des rois”, un mercredi, le 6 janvier de l’année 1937. Du jour de sa naissance jusqu’à ce fatal dimanche de septembre, son passage terrestre aura duré moins d’un demi-siècle, ou plus précisément : treize mille trois cent quarante neuf jours (13349 jours).
Issu des œuvres légitimes de Jean-Baptiste Colas et de Virginie Noël, Roger Colas prit naissance au Cap-Haïtien où il fréquenta l’École des Frères de l’Instruction Chrétienne jusqu’au Certificat d’Études Primaires. Ensuite, il poursuivit, toujours dans sa ville natale, son enseignement secondaire, au Lycée Philippe Guerrier d’abord, jusqu’en classe de Seconde. C’est au sein de cette institution qu’il a appris le solfège et a eu l’occasion de démontrer ses talents d’artiste lors des séances académiques et des surprises-party. Il est important de souligner qu’au Lycée Philippe Guerrier, le solfège et le dessin faisaient partie intégrante du programme académique au même titre que les cours de latin ou de grec, de sciences naturelles, de français ou de mathématique.
Pour des raisons, mal élucidées jusqu’à ce jour, Roger Colas quitta le Lycée au milieu de l’année 1953 et va terminer la classe de seconde au collège privé “Oswald Durand du Cap-Haïtien”; l’année suivante il se rendit à la capitale pour compléter sa scolarité au Lycée Pétion. Son émigration à Port-au-Prince n’était, en fait, qu’un prétexte qui lui permit de vivre, comme l’auteur du “Petit Prince“ l’avait fait avant lui, sa première passion: l’aviation. C’est ainsi qu’il abandonna la classe de Rhétorique, au cours du second trimestre de l’année académique 1953/1954, pour se retrouver au camp d’aviation militaire où il passa dix-huit mois, comme enrôlé, de mars 1954 à août 1955. C’est à cette éppoque que Colas fit la connaissance de Port-au-Prince avec tout ce que cela comporte de “sous-entendus” pour un “petit provincial” libéré du joug parental et des contraintes sociales de son alma mater. Comme il connaissait les accords de base à la guitare et qu’il a toujours été un passionné de la langue de Cervantes, il a pu transférer, facilement, à Port-au-Prince la pratique des sérénades. Sa technique vocale en pareilles circonstances, a étonné plus d’un.
Donc, Roger Colas, à 17 ans, est affecté au camp d’aviation militaire de Port-au-Prince, à temps plein; il est aussi, à ses heures, artiste-peintre, tailleur et chanteur en devenir. Ce cheminement nous conduit, ainsi, à l’été de l’année 1955 au moment où Roger Colas devint un jeune homme de dix-huit ans et demi qui a, derrière lui, une nouvelle expérience de vie et une formation académique valable. Il importe de souligner que dans le milieu des années cinquante, en Haïti, l’enseignement était, de loin, supérieur à celui dispensé, aujourd’hui, tant au niveau de la scolarisation que celui des études artisanales, techniques, supérieures ou universitaires.
Profitant d’une période de relâche, dans le courant du mois d’août 1955, Roger Colas rentra au Cap-Haïtien, sa ville natale, et s’inscrivit comme “chanteur-amateur”, pour participer au concours radiophonique, “Recherche des Étoiles”, organisé et retransmis, en direct, à partir de la salle de projection “Eden Ciné” par la 4VCP, La Voix du Nord. Quand vint le tour de Roger Colas le dimanche 4 septembre, il s’accompagne à la guitare dans une chanson ranchéra qu’il interprète avec brio. Non seulement Roger Colas remporta, assez facilement, le concours, mais encore, cette voix a tellement impressionné le maestro Hulric Pierre-Louis, qui venait d’amorcer “La Révolution de 55″, qu’il s’enquérit de l’auteur qu’il invita, tout de go, à venir faire un essai, aux côtés de Jacob Germain et de Thomas David, au petit bal traditionnel du dimanche soir à Rumba. Roger Colas accepta, tout aussi naturellement, l’invitation et improvisa, ainsi, sa première soirée avec Septentrional le dimanche 4 septembre 1955. Dès le lendemain, lundi 5 septembre, Roger Colas accompagna l’orchestre comme chanteur stagiaire, à Bord-de-Mer de Limonade, à l’occasion de la Ste. Philomène.
Le glas avait sonné sur sa “carrière para-militaire” dans l’aviation. Roger venait de découvrir sa vraie vocation, celle de chanteur professionnel. Ce “mariage d’amour” entre Roger Colas et l’orchestre Septentrional va durer, un premier terme de vingt ans, trois mois et quinze jours; de la nuit du dimanche 4 au lundi 5 septembre 1955 à Rumba Night-Club, jusqu’au vendredi 19 décembre 1975, date de son départ pour les États-Unis où il entreprit une carrière-solo. En 1984, il rentre définitivement en Haïti et reprend, tout naturellement, sa place de chanteur de Septentrional jusqu’au dimanche 14 septembre 1986; le destin cruel, ce jour-là nous l’a fatalement ravi, plongeant dans le deuil ses enfants, ses parents, ses proches, ses admirateurs et ses détracteurs.
Son émigration aux États-Unis lui a permis de travailler et d’étudier le Nursing-Assistant à l’Université de Miami pour décrocher un diplôme décerné par le personnel administratif du Jackson Memorial Hospital au début des années 80. Son premier retour en Haïti le 18 mai 1981 pour parfaire son dossier de résident aux États-Unis, ainsi que son retour définitif en 1984, ont été accueillis avec joie et célébrés dans le faste et l’apothéose par les musiciens et les fanatiques de Septent qui l’ont considéré, tout simplement et tout naturellement, comme le prodige enfant prodigue revenu au bercail. Au cours d’une émission radiophonique, le docteur Philippe D. Charles a rendu hommage à Roger Colas en ces termes : « Roger Colas, sublime chanteur, l’enfant gâté du Cap, transcende encore par la fraîcheur de ses œuvres et des nombreux succès réalisés avec “La Boule-de-Feu, l’incomparable Orchestre Septentrional”. Il a contribué à créer bien des moments nostalgiques pour les nombreux supporteurs et admirateurs de Septent qui ne ratent jamais une occasion pour lui rendre des hommages bien mérités ».
Roger Colas, à côté de son immense talent de chanteur, n’était pas en reste dans le domaine de la composition. De “la première connue, Pasé Cheve” qu’il a créée en 1958, jusqu’à “Oublie-moi” une œuvre posthume que Thomas David a chanté sur le disque “Jani-n” en 1990, Colas s’est toujours distingué tant pour la poésie de ses textes que par l’originalité de ses mélodies. Fè pam (Kaporal) que le maestro Pierre-Louis a orchestré en 1964, en est une illustration. “Fè pam” est un texte chargé d’images fortes qui raconte l’histoire de deux adolescents surpris en flagrant délit de … “péché de jeunesse” par un kaporal un peu trop zélé et voyeur au demeurant. Roger Colas, le parolier, a mis en évidence tout son talent d’aartiste-poète pour donner la meilleure coloration possible à ce “péché mignon“, tout en évitant de choquer les oreilles chastes et les âmes sensibles; exercice de style fort difficile au demeurant. Issa El Saïeh, avec “Piwouli”, avait réussi bien longtemps auparavant, un chef d’œuvre du genre. S’inspirant, par contre, de Fè pam (kaporal), neuf ans plus tard, l’orchestre Tropicana, traitant un sujet identique, “TiZo ak Jaksina”, dont il a fait la chanson-vedette de son quatrième album, sorti en 1973, n’a pas donné dans la dentelle, pour avoir trop flirter avec l’obscène. Il y a eu pourtant un “public-preneur” à s’en délecter. Autres temps, autres mœurs ! Autre source d’inspiration, autre œuvre !
À l’instar de ces supporteurs et admirateurs dont parle le docteur Philippe D. Charles, il est logique que tous les Haïtiens plutôt d’un âge certain, témoignent, aujourd’hui, de la reconnaissance à l’orchestre Septentrional en général, et à Roger Colas en particulier, pour leur contribution à dégager certaines voies. Ils ont aidé à prioriser les choses de l’esprit et de la culture, à classifier certains facteurs importants de la vie tels : l’amour, l’argent, la santé le bonheur, et à aider à la compréhension de l’existence par le traitement des différents thèmes tels que Dieu, la patrie, la cité, les saisons, les fêtes traditionnelles, les fous du village, les catastrophes … la vie; enfin ils constituent des références pour les écrivains, les amoureux, les pauvres et toutes les autres catégories d’haïtiens de l’époque. Voilà pourquoi, au delà de la direction musicale vers laquelle «l’Actuel Septentrional» s’achemine, les supporteurs et admirateurs, toujours nostalgiques, de Roger Colas, cet artiste surdoué, ne veulent pas passer sous silence le passage de Colas au sein de la vie musicale universelle et au sein de Septentrional en particulier.
Roger Colas est père de huit enfants. Le benjamin, Roger Colas junior issu des liens de son mariage avec Lucienne St.-Paulin-Colas (“sa raison de vivre” comme il avait coutume de l’appeler”) professe, lui aussi, au sein de l’orchestre Septentrional le métier de chanteur depuis le début du mois de janvier de l’année 2000, comme son père l’avait fait pendant vingt-cinq ans. De Roger le père, Roger jr., le fils a hérité du prénom ainsi que des composantes génétiques de la voix. C’est ce qui explique que la trame vocale du fils, se rapproche de plus en plus de celle du père. Du moins, le public en a la perception. Entre l’aîné des enfants de Roger Colas, Grégorov, et le benjamin, Roger junior, se sont succédé, sans tous les nommer Maria Terésa, Luisa Maria, Jocelyne, Fito … etc.
Depuis le jour de son intégration au sein de l’équipe-septent, Roger Colas a toujours su faire palpiter le cœur de ses fans et leur prodiguer la joie de vivre. Pendant toute sa vie d’artiste, sa classe s’est confirmée. De façon originale, il a animé avec une ardeur et un talent inouïs, les heures intimes des soirées de Septent. Il a, tout simplement créé une spécialité dont Septent n’a eu, pour essayer de soutenir la concurrence que le Jazz des Jeunes en amont, avec Gérard Dupervil jusqu’en 1965, et en aval, les Ambassadeurs avec Essued Fung Cap, Pascal Albert et Marc Yves Volcy. Ces deux groupes musicaux, pourtant, n’ont jamais su égaler Septent dans la réalisation de ces heures intimes inoubliables avec Roger Colas, qui, malgré lui, ou peut-être, grâce à lui, aura fait tant de bien à tant de monde. Roger Colas n’était donc pas un simple exécutant à qui le ciel avait fait don d’une belle voix, (en avait-il une?), et qui avait la chance d’être accompagné, pendant un quart de siècle environ, par un grand orchestre. Roger était, avant tout un artiste mais surtout un créateur dont le talent s’appréciait sous deux aspects particuliers.
Premier aspect : l’authenticité (l’inspiration)
Quand une nouvelle chanson est proposée à Roger Colas, notamment l’interprétation d’une pièce d’une formation musicale autre que Septentrional (étrangère ou haïtienne), on dirait, en comparant la pièce originale avec la “version-Colas”, que Roger, au préalable, a mastiqué, avalé puis digéré la partition originale afin d’en être bien imprégné pour mieux, après, pouvoir nous la rendre. Strangers in the night, Madame, Ste Totoche, et plus tard, Ala traka~twa bébé et l’adaptation des chansons d’Agustin Lara en sont des exemples édifiants.
Deuxième aspect : le travail assidu (la transpiration)
Roger Colas ne se contentait pas de créer dans ses interprétations; il était aussi un compositeur bien inspiré et surtout un excellent parolier. C’est d’ailleurs pour cela, qu’à chaque fois qu’il nous offrait une de ces créations, il y avait toujours un «je ne sais quoi» qui fait que l’on reconnaissait, quelque part, la touche du génie. Au gré du souvenir, sans aucune prétention d’exhaustivité, énumérons quelques unes de ses compositions (prises ici au sens large sans prendre en considération le fait que Roger en soit l’auteur, le coauteur ou l’auteur-compositeur): Pasé cheve, Fè pam(kaporal), Vierge des Vierges, Claudie, Sansasyonèl, Ne pleure pas, San médam yo, Rien que toi, Pouki sa (janjan), Face à l’autre, Èrzuli, Romance à Maria, La Fanmiy, Sa ou té kwè ou té fè, Fierté, Oublie-moi, Ayibobo, et … pour la fine bouche … Esperame (solèy té fi n kouché ou pa bliyé) de concert avec Max Piquion.
Si une belle voix est un don gratuit du ciel, devenir virtuose est le résultat d’un travail assidu, de la volonté, de la détermination et du professionnalisme. L’on ne devient pas Mozart, Beethoven ou Bach, – Louis Armstrong, Charlie Parker ou Miles Davis – Duke Ellington, Count Basie ou Benny Goodman – Perez Prado, Bény More ou Tito Puente – James Brown, Michael Jackson ou Madona – Lumane Casimir, Cyriaque Achille Paris ou Althiéry Dorival – Antalcidas Oréus Murat, Gérard Dupervil, Alfred “Frédo” Moïse, Gesner Henry, Ansy Dérose, Guy Durosier ou … Roger Colas … par hasard. L’inspiration, c’est à dire le talent pur, ne compte que pour 35% ; tout le reste est de la transpiration, c’est à dire, du travail assidu. Cette formule lapidaire illustre, pourtant, à 100%, le phénomène Roger Colas, qui pendant les trente et une dernières années de sa vie, passait le plus clair de son temps à pratiquer son instrument, c’est à dire, LA VOIX .
Un capois croisait Roger Colas en ville le matin, un peu avant huit heures, dans deux circonstances: soit qu’il se rendait à la gare routière de la “Barrière Bouteille” pour partir en tournée avec Septent, soit qu’il regagnait ses pénates après une troisième ou même une quatrième mi-temps d’un match opposant “Épicure” à “Bacchus”. Il y a même des “mauvaises langues” pour parler de “nuit prolongée ” un tout petit peu trop arrosée. Mais, dans tous les autres cas, entre huit et onze heures, Roger Colas était chez lui, plus exactement, chez sa mère Ninie, (comme les Capois appelaient, affectueusement, sa maman) à la Petite Guinée, et pratiquait le chant. Roger, vedette malgré lui, chantait n’importe quoi, du plus banal au plus sophistiqué. Colas chantait Agustin Lara, Franck Sinatra, Barbarito Diez, Roberto Ledesma, Guillermo Portabales, Abelardo Barroso, Daniel Santos, Bienvenido Granda et surtout son idole, Lucho Gatica; ou il faisait des vocalises sur des enregistrements de Ella Fritzgérald ou de Mahalia Jackson ou encore, il faisait tout simplement des ajustements sur la dernière création qu’il était en train de mettre au point avec Septentrional.
La musique populaire de danse était sa passion. Et il est, reconnu et admis que sa voix a servi de prétexte à bon nombre de liaisons le jour où, enfin, deux aspirants amoureux se retrouvent sur la piste au moment où l’artiste anime ses traditionnelles heures intimes, avec l’orchestre Septentrional, évidemment. Roger Colas ne ratait la moindre occasion d’affirmer ou de défendre son identité capoise. Il en était fier. Il alla jusqu’à dire, le samedi 4 juillet 1981, lors de la Soirée des retrouvailles, au Cap-Haïtien, avec Septentrional, après plus de cinq ans d’absence, au Feu-Vert Night-Club: Haïti, c’est le Cap pour moi.
Son appartenance à l’orchestre Septentrional ne constituait, pourtant, pas une relation exclusive. Loin s’en faut. Il suffisait pour Colas, d’être présent, n’importe où un groupe musical, allié ou en compétition avec Septent, évoluait, pour qu’il s’introduisit, s’il en avait envie et que le feeling l’invitait à le faire, dans le carré de l’orcheste et se mettre à chanter. Il a maintes fois répété ce geste; que se soit avec le Jazz des Jeunes, avec l’orchestre Anacaona du maestro Camille Jean, avec les Sambas ou les Universels du Feu-Vert, avec les Diables Bleus du Cap, avec les Ensembles de Nemours Jean-Baptiste ou de Webert Sicot, avec Les Frères Déjean ou, de manière mémorable avec les Ambassadeurs de Port-au-Prince dans l’interprétation de Noche de Ronda, de Nostalgie et surtout de Desesperadamenteet même avec l’orchestre Tropicana, pourtant compétiteur avoué de Septentrional.
Nous ne saurions occulter, dans le cadre de cette approche, la caractéristique principale de Roger Colas: sa diction légendaire. Dans ce cas précis, il est le meilleur de tous les chanteurs haïtiens, quelle que soit l’époque considérée. Qu’il chante Vanité, Rupture, Claudie, Mai, Noël des copains ou Noël au Cap-Haïtien, Dis-moi, Louise-Marie, Ironie, l’Invariable, Blasphème, Rien que toi, Gisèle, C’est bon l’amour, Frédelyne ou Marie-Lourdes en français ou qu’il chante, en créole Remords, N ap réziyé-n, nou péri, Manman mwen, Tendresse, Nous deux, Èrzuli, Sa ou té kwè ou té fè, Tèt a tèt, Tifi ya, Nounou-n, Yaya, Maryana, Rozali, Toto ou Prézidan Avi, Roger Colas domine “la gent des chanteurs haïtiens”, de la tête et des épaules, en ce qui a trait à la pose de la voix dans l’articulation d’un texte d’une chanson.
Pourtant la destinée de l’homme, c’est la vie qui est, par définition une maladie mortelle. Du fait même qu’il naisse, l’homme entame le processus inéluctable qui aboutit à la mort : Naître. Grandir. Vivre. … Chanter … Vieillir et Mourir.
Le docteur Philippe D. Charles opinait : «La hantise demeure encore l’acceptation de cette réalité que le processus de toute vie doit aboutir à la mort. Une sombre nuit du samedi 13 au dimanche 14 septembre 1986, ce tyran qui n’épargne personne emporta Roger de manière tragique, plongeant dans la mélancolie et l’amertume, toutes générations confondues, sympathisants ou non, haïtiens et étrangers vivant tant en Haïti qu’à l’extérieur d’Haïti. Nous ne pourrons, malheureusement, jamais nous dresser contre ce processus qui constitue la loi naturelle selon laquelle, naître suppose mourir et que la vie engendre inéluctablement la mort, malgré la thèse consolatrice que la mort pourrait bien engendrer une nouvelle vie.»
Si nous nous référons à cette démarche consolatrice du docteur D. Charles, ce que nous prenons pour le terme ne constituerait qu’un commencement. Mais, ce serait, franchement, trop beau pour être vrai. Et c’est d’ailleurs pour cela, qu’en ce qui nous concerne, nous ne pouvons que garder à l’esprit, mais à l’esprit seulement, que Roger est bien présent parmi nous, par ses oeuvres qui demeureront, elles, toujours vivantes. Toute autre approche est téméraire, chimérique, voire inutilement frustrante. À l’aube du dimanche 14 Septembre 1986, UNE VOIX S’EST TUE, DÉFINITIVEMENT. Il n’y a qu’un Roger Colas; il n’y en a eu qu’un seul, et il n’en aura jamais plus. Il n’y a pas de substitut à Roger Colas.