L'Orchestre Tropicana d'Haïti est un groupe musical créé le 15 août 1963 au Cap-Haïtien. Cet Orchestre est issu de l'Orchestre Caraïbes qui avait pris naissance à la fin des années 1950. C'est, en mars 1963, lors d'une réunion à laquelle assistèrent quelques musiciens et fans de Caraïbes au Yanvalou Night Club qu'est venue l'idée à Bazile Cobty de rebaptiser le groupe Orchestre Tropicana d'Haïti, nom tiré d'un night-club à Cuba que Cobty avait l'habitude de fréquenter.
La première répétition de l'Orchestre nouvellement formé a eu lieu le 24 mars 1963 dans une maison appartenant à Cobty. À cette époque, la musique française et la musique latine étaient très populaires en Haïti, et déjà dans le Nord, il y avait un autre groupe très influent, l'Orchestre Septentrional.
Sept ans après sa formation soit en 1970, l'Orchestre Tropicana d'Haïti a produit son premier disque où on retrouve des titres comme Zoklo et Ti Zo chanté par Giordany Joseph sous la commande du maestro Emmanuel Turenne.
Dans un article intitulé Que du bien de l'orchestre Tropicana pour ses 55 ans datant du 22 août 2018 et paru dans le Nouvelliste, sous la plume de Johnson Fénelon, on lit :
«Le mercredi 15 août 2018 ramenait le 55e anniversaire de la Fusée d'or internationale. Cet orchestre qui a bercé notre enfance et qui continue encore à faire danser les plus vieux. D'aucuns ne sauraient prétendre ne pas avoir connu cette frénésie de danser sur les airs de l'orchestre Tropicana; et les témoignages recueillis dans le cadre de ce cinquantenaire prouvent que, de ce grand orchestre, l'amour est incontestablement inconditionnel.
Pour certains, l'orchestre Tropicana représente un patrimoine culturel que les générations à venir auront à préserver. « L'Orchestre Tropicana va au-delà d'un simple orchestre musical. Ses apports dans la musique haïtienne, sa ténacité, les messages qu'il fait passer à travers ses morceaux et ses nombreux plongeons dans le social haïtien peuvent en témoigner», avoue Khafid Mathieu, étudiant finissant en sciences de l'éducation. Pour d'autres, une performance hors du commun, un modèle de réussite, de fiabilité, de durabilité dans un environnement qui va souvent à contresens, qui démolit tout, surtout l’utile, et qui ne tient pas toujours compte des efforts de l’autre.
55 ans pour la Fusée d'or internationale, une sorte d'exploit qui ne serait pas possible sans la discipline, la rigueur et la motivation du groupe. "Ils sont rares dans le milieu musical à avoir tenu aussi longtemps », confirme un fan incontesté de Tropic. « On peut dire que Tropicana est un bel exemple que réussir en équipe est possible, que la discipline, les bons principes conduisent toujours à des résultats convaincants », tels sont les propos de Smoye Noisy, qui a jadis fait le bonheur de plus d'un à travers le cinéma haïtien.
L'orchestre Tropicana demeure une référence dans le secteur du « compas » en Haïti. Son style unique et original le démarque de tous les autres groupes musicaux d'alors, qui jouent le même rythme, et qui ont tendance à se ressembler. Pour l'auteur du récent album titré « Kole boyo», « Tropicana est l'exemple typique de discipline et de persévérance ». « Il assure la transmission de génération en génération», ajoute Jean Jean Roosevelt.
Outre les performances de l'orchestre qui sont fortement louables, il ne faut surtout pas oublier le côté thérapeutique des tubes de Tropicana. Le professeur Antoine AUGUSTIN, président de l’orchestre, dit souvent : « Si pa t gen Tropicana ti rès ki pa fou a tap tou fou ». Chaque Haïtien conscient de la dure réalité de notre milieu peut bien comprendre le sens profond de ces mots. Tropicana est comme une thérapie, un bon traitement qui n’est pas hors de prix.
En Haïti comme sur la scène internationale, l'orchestre Tropicana n'a de cesse de prouver ce qu'il a dans les tripes. Les mélomanes continuent de réaliser leurs pas de danse au son de ses airs les plus entraînants. Le rendez-vous annuel du 24 décembre à « Distinction night-club », rares sont ceux qui vont le manquer.
Le répertoire musical de l'orchestre est riche. Mais des titres bien spécifiques marquent jusqu'à présent certaines personnalités. C'est le cas, par exemple, de « Veye priye », pour Jean Jean Roosevelt, « Engratitid », pour Smoye Noisy; qui est une lecture à nulle autre pareille de notre réalité ou si on veut de la mentalité et qui traduit avec une compétence sans borne le grand génie de l’orchestre et de ses musiciens; « Aprann fè zanmi », « Les gens du Nord », « Randevou chanpèt », « Adrienne », pour Khafid Mathieu. « Des musiques de Tropicana que j'aime, il y en a tellement... », lâche Dieunane Paulissaint, une jeune femme qui s'est prêtée au jeu des témoignages. « Lanmou bèl se nimewo 1 », finit-elle par avouer en partant d'un fou rire.
55 ans pour l'orchestre Tropicana: on s'approche à grands pas de la soixantaine.»
Sources : Wikipédia, consultation par le Collectif Tet Ansanm pou Okap
Johnson Fénelon, Le Nouvelliste, publié le 22 Août 2018
L'Orchestre Tropicana: la revanche de la Fusée d'Or