Il pourra sembler paradoxal à certains observateurs que l’un des meneurs d’hommes les plus influents lors du Mouvement de 46, fut un riche industriel mulâtre. Après la chute de Lescot pourtant, tandis que la fièvre du noirisme embrasait la capitale et que Daniel Fignolé manipulait à son gré les grandes masses de Port-au-Prince, Henri Laraque, un redoutable populiste, conduisait le peuple du Cap, gagnait chaque jour en popularité auprès des classes laborieuses du pays.
Ayant vécu presque toute son existence en Europe, Henri Laraque, un riche brasseur d’affaires, s’était installé à Londres après avoir occupé un moment le poste d’ambassadeur d’Haïti en Italie. Le 11 avril 1946, Laraque débarquait à Port-au-Prince où, dès sa descente d’avion, il révélait ses prétentions et faisait la déclaration sensationnelle qu’advenant son élection à la présidence d’Haïti, il renoncerait à son salaire de chef d’État.
Peu après, le candidat achetait du temps d’antenne à toutes les stations de radio de Port-au-Prince pour la diffusion en simultanée de son vibrant discours-programme....
Dans Ô Jérusalem, leur ouvrage best-seller, Dominique Lapierre et Larry Collins racontent comment, le 29 novembre 1947, les représentants des cinquante-six pays membres de la nouvelle Organisation des Nations Unies allaient, à Flushing Meadows, en banlieue de New-York, décider de l’existence de l’État d’Israël. Pendant le répit de la fête de l’Action de Grâce, nous disent-ils, «quatre nations hostiles au Partage –la Grèce, Haïti, le Libéria et les Philippines- allaient être soumises à un incroyable déferlement de pressions et même de menaces.» (p.26) Plus loin, les auteurs nous apprennent que...
Excerpt: L'élection présidentielle de 1957, qui vit l'arrivée au pouvoir, le 22 septembre 1957, du docteur François Duvalier peut être considérée, d'après l'auteur, comme la mère des élections en Haïti. Cet article relate le déroulement de ces élections au Cap-Haïtien.