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Louis Mercier, 5 mai 1893 – 17 mai 1946 : un héritage sacré - une mission à poursuivre (Marlène Rigaud Apollon)

5 mai 2013: Cent-vingtième anniversaire de la naissance de mon grand-père maternel, Jean-Baptiste Louis Mercier au Cap-Haïtien, le 5 mai 1893. 17 mai 2013 : soixantième anniversaire de sa mort, survenue le 17 mai 1946, au Cap-Haitien également.

Originellement, je n’avais pas l’intention de commémorer ces dates de façon particulière. Mais, quand, à la fin d’avril (2013), un ami m’a mise en contact avec Altiéry Léandre, de Radio 1580 AM du Sud de la Floride et grand admirateur de Louis Mercier qui voulait m’interviewer sur lui, pour le programme « La Personnalité du Jour » qu’il animait, j’ai accepté avec plaisir.

Chose curieuse, peu de temps auparavant, ma petite-fille de 9 ans m’avait interviewée pour un projet qu’elle devait préparer pour sa classe d’anglais sur sa généalogie et elle m’a demandé qui était mon aïeul « le plus remarquable ». J’avais naturellement choisi Louis Mercier et lui avais parlé des accomplissements de son arrière-grand-père comme Educateur, Orateur, Historien et Guide de la Citadelle. Sa mère allait l’aider à arranger sur une affiche carte d’Haïti, illustrant les lieux de naissance, photos des personnes de sa liste, y compris une de Louis Mercier avec le personnel du Lycée etc.

Louis Mercier (au milieu) et le personnel du Lycée Philippe-Guerrier du Cap

Sans effort, donc, de ma part, l’intérêt pour Louis Mercier s’était brusquement ranimé, me plaçant face à un double devoir, le premier, familial que j’ai aisément rempli. Pour le deuxième à un plus grand nombre, lundi 6 mai 2013 à 9:05 du matin, j’étais sur les ondes avec Altiéry Léandre et Frantz Telfort, deuxième animateur comme «La personnalité du Jour ». Tous deux étaient trop jeunes pour avoir connu Louis Mercier personnellement et ni l’un ni l’autre n’avait fréquenté le Lycée Philippe-Guerrier du Cap-Haitien dont Louis Mercier avait été le directeur de 1936 à sa mort. Et pourtant, sa vie et ses réalisations n’avaient aucun secret pour eux et leur admiration pour lui était aussi vive que s’ils avaient été ses élèves. Ils ont donné le crédit aux excellents professeurs, dont le Professeur Wilson Melville, et aux autres de ce calibre qui, malheureusement, disparaissaient au fur et à mesure, mais grâce à qui le « transfert des connaissances » s’était effectué.

Cela nous a amené à discuter de l’importance de récupérer ces connaissances et cette histoire et de la responsabilité pour ceux qui les avaient reçues, de les transmettre à leur tour aux plus jeunes, y compris ceux de la diaspora qui n’avaient pas bénéficié de ces avantages et ne connaissaient plus l’histoire d’Haïti.

Quand ils m’ont demandé quelle part j’avais joué, j’ai mentionné mes traductions anglaises: Louis Mercier, To Reconquer the Haitian Ideal, A Voice from Yesterday for Today and Tomorrow et The Mystique of the Citadelle (1) ainsi que mon livre de poèmes en anglais I Want to Dance sur des évènements de l’histoire des Haïtiens en Haïti et dans la diaspora, tous les trois écrits à l’intention de nos enfants et autres anglophones. J’ai aussi parlé des présentations très appréciées que j’avais faites dans le passé à des associations estudiantines Haitiano-américaines d’universités.

Sur un autre plan, j’ai parlé de la responsabilité de ceux de ma génération qui n’avaient pas appris à lire et à écrire le Créole, de faire l’effort d’essayer et de notre responsabilité à tous, de cesser de dénigrer le pays et les gouvernements, entre autres choses.

Conversation à poursuivre? Ils semblent le vouloir et moi aussi.

Trois jours plus tard, ma petite-fille m’a dit avec beaucoup d’enthousiasme que tout s’était bien passé avec sa présentation, que sa mère lui avait aussi prêté sa copie en français de Louis Mercier à la Reconquête de l’Idéal Haïtien, Une voix d’hier pour aujourd’hui et demain – que toute la classe avait admiré -- et leur avait préparé des pâtés que tout le monde avait dégusté. En plus, on avait passé une vidéo que mon fils, son oncle, nous avait envoyé sur sa visite à la Citadelle fin décembre 2003 pour commémorer personnellement le Bicentenaire de l’exploit de nos aïeux dont il était fier, le 1er janvier 1804.

Oui, le travail de transmission semble être en route. Tout ce pour quoi Louis Mercier avait lutté : Éducation pour tous, Revalorisation d’Haïti, Fierté Nationale, Sens social, Ajouter aux beautés de la nature, Acheter Haïtien, Inculquer ces valeurs aux jeunes etc. est aujourd’hui à l’honneur. Son rêve se poursuit.

Note : Pour plus de renseignements sur les livres, visitez www.educavision.com

Source : Marlène Rigaud Apollon
Pour compléter votre information, relisez l'oraison funèbre de Louis Mercier, prononcée par George Marc, Oraison funèbre de Louis Mercier, Le Nouvelliste, 2015-01-09