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Bal tragique à Rumba-Night-Club (Charles Dupuy)

Le 7 février 1965, un des tueurs préférés de François Duvalier, Adherbal Lhérisson, le fils du major Vir Lhérisson*, celui à qui Duvalier donnait carte blanche pour la surveillance de la frontière nord du pays, un des plus dévoués tontons-macoutes du régime, entrait rouge de colère à Rumba Night-Club, au Cap-Haïtien. Rumba était à l’époque une des boîtes de nuit les mieux fréquentées de la ville, mais comme la clientèle se disait intimidée par les excès des tontons-macoutes en goguette qui tiraient en l’air pour se faire remarquer, le maestro de l’orchestre Septentrional et principal exploitant...

Alexandre Lerouge, député indépendant (Charles Dupuy)

Alexandre Lerouge était un journaliste, un politicien, un homme de bien. Lerouge était un authentique fils du peuple, un Mulâtre originaire de Quartier-Morin, village des environs du Cap-Haïtien, où s’était installé son père, Gabriel Lerouge, un ancien religieux français. Gabriel Lerouge qui s’était naturalisé haïtien après qu’il eut renoncé aux ordres, fonda une famille avec une fille du pays qui lui donna une nombreuse progéniture. Pendant l’Occupation américaine, le très jeune Alexandre Lerouge assista au combat courageux et mouvementé que voulut livrer son père, Gabriel Lerouge, contre...

La carrière politique de Joseph D. Charles (Charles Dupuy)

Dans Ô Jérusalem, leur ouvrage best-seller, Dominique Lapierre et Larry Collins racontent comment, le 29 novembre 1947, les représentants des cinquante-six pays membres de la nouvelle Organisation des Nations Unies allaient, à Flushing Meadows, en banlieue de New-York, décider de l’existence de l’État d’Israël. Pendant le répit de la fête de l’Action de Grâce, nous disent-ils, «quatre nations hostiles au Partage –la Grèce, Haïti, le Libéria et les Philippines- allaient être soumises à un incroyable déferlement de pressions et même de menaces.» (p.26) Plus loin, les auteurs nous apprennent que...

Gérard de Catalogne (Charles Dupuy)

Gérard de Catalogne est né au Cap-Haïtien le 19 juin 1908. C’était le fils de Léo de Catalogne, un commerçant originaire des Antilles françaises et de sa femme, née Joséphine Geschler. Son grand-père français, Charles de Catalogne, pour avoir refusé d’abandonner le journal Les Antilles qu’il dirigeait dans la ville de Saint-Pierre, devait tragiquement disparaître, lui et toute sa famille, lors de l’éruption de la montagne Pelée en 1902. Sa grand-mère haïtienne, Madame Geschler-Massac, tenait au Cap une librairie très fréquentée par les intellectuels et, pour ce motif, très étroitement surveillée...

L’exécution d’un simple citoyen (Charles Dupuy)

Au matin du 3 janvier 1968, alors que la ville du Cap-Haïtien se remettait du tourbillon des fêtes traditionnelles de fin d’année, la radio invitait la population à se rassembler à la rue du Quai, devant l’église anglicane. Publiée à grands coups de clairon, l’annonce ne donnait pas plus de précision quant au motif de la convocation. Aussitôt un attroupement de curieux se massa à l’endroit indiqué où il n’attendit pas longtemps avant d’assister à l’exécution d’un homme par fusillade. Après un spectacle aussi macabre qu’inattendu, la foule muette des témoins bouleversés se débanda la tête basse...

L'exécution de René Péan (Charles Dupuy)

Entrepreneur de pompes funèbres, René Péan était accusé d'avoir tué un de ses clients. Arrêté et maltraité pendant sa détention alors que la justice instruisait l'affaire, sa femme se rendit à Port-au-Prince pour faire part de ses inquiétudes aux autorités de la capitale qui ordonnèrent la mise en liberté de l'inculpé. Lorsque le bruit se répandit en ville qu'elle avait dépensé une fortune pour obtenir la libération de son mari, le commissaire du gouvernement, Jean Valbrun, furieux, expédia un télégramme au président Duvalier pour lui faire accroire que la population du Cap vivait dans un état...