Une des personnalités majeures du féminisme haïtien, Alice Garoute, est née en 1874 au Cap-Haïtien. Figure attachante qui marquera les grandes luttes pour les droits des femmes, Alice tient, sans doute, son opiniâtre ardeur d'une mère (Pauline Brice, femme d'une énergie exemplaire) dont les démêlés avec le général Hyppolite ainsi qu'avec le président Salnave, n'ont pas laissé, en leur temps, de remplir d'échos bruyants la petite histoire de ce pays. À ce titre d’opposants actifs, la famille dût s’exiler à Kingston, en Jamaïque.
«D'un souvenir particulièrement vif restera pour Alice Thézan...
Le Cap de mon enfance et adolescence est rempli de ces histoires de bravoure, de fierté, d’abnégation qui semblent être l’appartenance des gens du Nord. Je peux dire que la ville du Cap-Haïtien est la charpente sur laquelle repose ma vie, la pierre angulaire dans la construction de mes rêves et c’est aussi vers les souvenirs que je me tourne dans les moments difficiles pour puiser le courage d’affronter la mélancolie. J’ai laissé le Cap pour des rives étrangères, j’ai visité de nombreux sites, certains plus célèbres que d’autres, j’ai admiré les ruines de la Grèce antique et les merveilles du...
Médéric-Louis-Elie Moreau de Saint-Rémy dans sa description de la Partie Française de l’Isle de Saint-Domingue présente le Nord de la colonie comme la plus importante des possessions de la France, par les richesses qu’elle procure à la Métropole. A cause de son climat, la nature de son sol et sa position géographique, le Nord possède des avantages sur le reste du pays. Le Cap-Français, chef-lieu de la région reçoit plus de bâtiments et les denrées y sont avantageusement vendues.
La partie Nord possède à elle seule, selon Saint-Rémy, 288 sucreries, 443 indigoteries, 66 cotonneries, 2009 caféteries,...
Quand ti moun fronté mander gombo chaud, ou baille li nan plate à main. ( Proverbe antillais)
Fils du sénateur Joseph Raphaël Noël, Frédéric Noël était un descendant du général de brigade Benjamin Noël, un frère de Marie-Louise Coidavid, l’épouse d’Henry Christophe, la reine d’Haïti. Né au tournant du siècle au Cap-Haïtien, il appartenait à la cinquième génération d’Haïtiens, celle dont l’entrée dans les affaires allait coïncider avec le mouvement de 46. Encouragé par les brillants résultats scolaires de son fils, le sénateur, lui-même un enseignant de carrière, l’envoya poursuivre ses études supérieures en Europe. Ses diplômes obtenus, Frédéric ne montra aucune hâte à revenir au pays. Inquiets, ses parents profitèrent du passage en France d’un de ses meilleurs compagnons, le fils du sénateur Zéphirin, Henriot, pour le convaincre à renoncer à la vie de bohème et à rentrer en Haïti. Quelques mois plus tard, à la grande joie de tous, les deux compères regagnaient joyeusement le bercail.
Esprit indépendant et pourvu d’un charme désarmant, c’était un homme aux vertus désintéressées dont la bienveillance jointe à une sorte de générosité naturelle allaient lui conquérir une popularité sans mesure chez les classes populaires. Par exemple, il n’était pas rare de le voir enlever sa veste pour aider les familles démunies à porter les cercueils de leurs parents décédés au cimetière. Cette touchante abnégation devant la détresse humaine lui vaudra l’admiration affectueuse des gens du peuple qui se dirigeront tout spontanément vers lui afin de profiter de ses largesses. Très vite, la...
Par Wilfrid Tony Hyppolite
Nous soumettons à l’attention des internautes une approche qui met en parallèle des mots du parler typique capois par rapport au vocabulaire utilisé dans le reste d’Haïti. Nous allons, pour ce faire, nous attarder un peu sur une composition magistrale de l’orchestre Septentrional, « Batèm Rat » et particulièrement sur l’usage que l’Ensemble Okalbas en a faite.
À cet égard, il est regrettable que le chanteur Julien Paul, pourtant nordiste de souche, et le chœur port-au-princien de l'Ensemble Aux Callebasses qui a interprété "Batèm Rat" aient commis ce crime de...
Au début des années 50, Lucien Novella, peu de temps après son retour d’Europe où, à titre de ressortissant Français, il avait participé à la guerre 39-45 dans un commando, créa un club de judo au Cap-Haïtien.
Ce club se trouvait au rez-de-chaussée d’une maison sise angle rue 20 A, en face du Collège Régina qui n’existait pas encore.
À l’époque, s’y trouvait un parc pour enfants, offert à la ville, par le président Lescot.
Cette photo immortalise les membres du Club de judo à l’époque :
Première rangée, assis de gauche à droite: Mauritz Lebon, Angelo Cianciuli, Lucien Novella, Max Férère.
Rangée...
L’Externat Saint-François-Xavier a été fondé en 1872, sous le nom de l’École Saint-François-Xavier, sous l’impulsion de la Révérende Mère Louise, provinciale de la Communauté des sœurs de Joseph de Cluny, en Haïti.
Dirigée par cinq religieuses, l’École des Sœurs du Cap donne, dès sa fondation, l’instruction à 150 jeunes filles divisées en quatre classes proportionnées à leur âge et leurs connaissances. Elles ont aussi des pensionnaires.
Les premières années sont difficiles mais fructueuses. La principale mission que se donnait la Communauté au Cap-Haïtien était l'éducation chrétienne des...
Le 7 février 1965, un des tueurs préférés de François Duvalier, Adherbal Lhérisson, le fils du major Vir Lhérisson*, celui à qui Duvalier donnait carte blanche pour la surveillance de la frontière nord du pays,
un des plus dévoués tontons-macoutes du régime, entrait rouge de colère à Rumba Night-Club, au Cap-Haïtien. Rumba était à l’époque une des boîtes de nuit les mieux fréquentées de la ville, mais comme la clientèle se disait intimidée par les excès des tontons-macoutes en goguette qui tiraient en l’air pour se faire remarquer, le maestro de l’orchestre Septentrional et principal exploitant...
Pour la plupart d'entre nous, du moins les soixante ans et plus, si je dis «les Remparts», dans vos souvenirs surgiront les silhouettes de ces pans d'épaisses murailles fissurées et échancrées qui longeaient le bord de mer
et où venaient s'abattre les vagues en bouquet d'écume. Ils furent aussi, à certaines occasions, les témoins muets de quelques ébats amoureux, ou pouvaient servir de refuge pour certains sans-abri. Parfois, leur ombre protégeait de la canicule
des joueurs de dominos, de cartes ou de dames.
Quand, dans les années cinquante, on entreprit la construction du boulevard, ils ne...
Pour la plupart d'entre nous, du moins les soixante ans et plus, si je dis «les Remparts», dans vos souvenirs surgiront les silhouettes de ces pans d'épaisses murailles fissurées et échancrées qui longeaient le bord de mer
et où venaient s'abattre les vagues en bouquet d'écume. Ils furent aussi, à certaines occasions, les témoins muets de quelques ébats amoureux, ou pouvaient servir de refuge pour certains sans-abri. Parfois, leur ombre protégeait de la canicule
des joueurs de dominos, de cartes ou de dames.
Quand, dans les années cinquante, on entreprit la construction du boulevard, ils ne...
Le CEMUCHCA est un ensemble musical et une école de musique classique du Cap-Haïtien qui compte 350 élèves réguliers et 250 participants aux stages d’été annuels. Le CEMUCHCA est unique en son genre, à l’échelle du pays, mais aussi de toute la Caraïbe. C’est sans aucun doute pour cela que l’école a été sélectionnée par Music Fund au terme d’une longue prospection et qu’elle bénéficie désormais d’une aide structurelle de l’ONG belge.
Les portraits de Beethoven, Vivaldi ou Bach affichés aux murs parlent d’eux-mêmes : ici on enseigne et on pratique la musique classique. Pour le plaisir d’abord,...
À l’origine, le CEMUCHCA est un ensemble musical de Cap-Haïtien qui s’est transformé en école de musique et propose des formations à tous les « Capois » dès l’âge de cinq ans. Aujourd’hui, il compte 350 élèves réguliers et 250 participants aux stages d’été annuels. Le Cemuchca dispose d’antennes dans les villes de Limbe, Milot, Port-au-Prince. En collaboration avec le Music Fund, qui lui offre soutien, coopération et financement, le CEMUCHCA s’intègre à la vie culturelle actuelle du Cap-Haïtien. Les deux auteurs ont passé quatre semaines à l’école. (Note de la rédaction)
La bonne volonté est...
Lors des élections présidentielles de 1930, le citoyen Jérôme Adhémar Auguste obtenait deux voix au premier tour de scrutin. L’Assemblée nationale voulait témoigner de sa confiance envers ce candidat sans illusion et, plus certainement encore, rendre un hommage au farouche et légendaire combattant de la cause nationaliste qu’il fut pendant les années d’Occupation. Le 22 novembre 1930, quelques jours donc après les élections, le président Sténio Vincent, nommait Adhémar Auguste secrétaire d’État de la Justice. Avec le docteur A. V. Carré, H. Pauléus Sannon, Perceval Thoby et Auguste Turnier,...
Alexandre Lerouge était un journaliste, un politicien, un homme de bien. Lerouge était un authentique fils du peuple, un Mulâtre originaire de Quartier-Morin, village des environs du Cap-Haïtien, où s’était installé son père, Gabriel Lerouge, un ancien religieux français. Gabriel Lerouge qui s’était naturalisé haïtien après qu’il eut renoncé aux ordres, fonda une famille avec une fille du pays qui lui donna une nombreuse progéniture.
Pendant l’Occupation américaine, le très jeune Alexandre Lerouge assista au combat courageux et mouvementé que voulut livrer son père, Gabriel Lerouge, contre...
Fils d’un modeste tailleur, Anténor Firmin est né le 20 octobre 1851, à la rue Saint-Nicolas, la rue 4, au Cap-Haïtien. Contrairement à une idée largement répandue, Firmin n’était pas autodidacte, au fait, après ses études secondaires au lycée Philippe-Guerrier du Cap, il entrera comme employé dans le commerce allemand (Maison Stapenhorst) d’où il sortira avec une parfaite maîtrise de la langue de Goethe. Nommé secrétaire d’ambassade à Paris, Firmin se lia rapidement d’amitié avec Louis-Joseph Janvier, un vieux parisien, qui l’introduisit dans les milieux intellectuels et scientifiques de la...
Il y a cinquante ans, le 11 avril 1904, au dernier trimestre de l’année scolaire, le Collège Notre-Dame du Perpétuel Secours ouvrait ses portes. Modeste institution qui comptait alors comme élèves ceux de l’école primaire dirigée par M. Edmond Étienne. Le directeur était le Père Brangoulo jusque-là vicaire à la cathédrale et son collaborateur M. Edmond Étienne.
Dans les années à venir, les élèves se multiplieront, les maîtres aussi; la maison ou se font les cours se transportera de la plaine au-dessus de la ville, symbole de l’ascension des esprits et des âmes opérée par la science qui élève...
Dans Ô Jérusalem, leur ouvrage best-seller, Dominique Lapierre et Larry Collins racontent comment, le 29 novembre 1947, les représentants des cinquante-six pays membres de la nouvelle Organisation des Nations Unies allaient, à Flushing Meadows, en banlieue de New-York, décider de l’existence de l’État d’Israël. Pendant le répit de la fête de l’Action de Grâce, nous disent-ils, «quatre nations hostiles au Partage –la Grèce, Haïti, le Libéria et les Philippines- allaient être soumises à un incroyable déferlement de pressions et même de menaces.» (p.26) Plus loin, les auteurs nous apprennent que...
Le drapeau d'Haïti est reconnu comme l'emblème de la République (Constitution de 1987, article 3).
Inspiré du drapeau français tricolore (bleu, blanc, rouge), il fut créé le 18 mai 1803, quand Jean-Jacques Dessalines, lors du congrès de l'Arcahaie qui regroupait l'ensemble des chefs de la Révolution haïtienne, arracha du drapeau tricolore français la partie centrale de couleur blanche. Catherine Flon prit les deux morceaux restants, le bleu et le rouge, et les cousit ensemble pour symboliser l'union des noirs et des mulâtres et ainsi créer le drapeau de la République d'Haïti.
Depuis, tous...
Le 5 juillet 1934, à 6 heures 30 du matin, une escadre de quatre bateaux de guerre américains jetait l’ancre dans la rade du Cap-Haïtien. Parmi ces navires, le croiseur Houston qui portrait à son bord le président des États-Unis, Franklin Delano Roosevelt. À huit heures, le Houston commença a tirer une salve de 21 coups de canon à laquelle répondirent les canons haïtiens tandis qu’une dizaine d’avions militaires survolaient la ville. Le président Roosevelt venait rendre au président Vincent la visite que ce dernier lui avait faite quelque temps auparavant à Washington. Le président américain...
Pour ceux qui ont l'habitude de voyager, dans les villes d'Europe, tout comme en Amérique du Nord, au Canada ou en Amérique Latine, se trouve toujours une ville avec un vieux quartier où l'on se plaît à attarder nos pas pour mieux se pénétrer de l'âme de la cité. A titre d'exemple, citons au hasard la Vieille Havane à Cuba, le quartier du Marais à Paris. Le Vieux Québec à Québec, le Quartier Français ou Vieux Carré de La Nouvelle-Orléans. Au Cap-Haïtien, c'est la ville tout entière qui offre à nos regards son authenticité ancienne avec ses rides, ses façades un peu délavées, ses toits vétustes, ses balcons parfois branlants mais omniprésents, enserrant dans leur proximité l'étroitesse des rues tracées à angle droit.
Ce n'est ni un hasard, ni un caprice si cette ville a pour emblème le phénix, oiseau mythique qui renait de ses cendres. Fondée en 1670, la ville fut plusieurs fois détruite. En deux fois au début de la colonie par les Espagnols et les Anglais. Ravagée par le feu sous les ordres de Christophe pour barrer la route à l'armée expéditionnaire de Bonaparte en 1802. Complètement anéantie par le terrible tremblement de terre de 1842. A chaque fois elle a été reconstruite. Toujours on s'est évertué à réédifier les maisons à partir de leurs fondations avec peu ou pas de changement à leur aspect d'origine....
La Maison Altieri a été construite par François-Marie Altieri, ressortissant corse qui s'établit au Cap-Haïtien en 1884.
Qui était donc ce François-Marie Altieri? Né en Corse, le 13 Octobre 1861, à Barrettali, fils de Donat Altieri et de Anne-Marie Mattei, il quitte la Corse, en décembre 1879, à l’âge de 18 ans, et émigre en Amérique. Il s’installe à Yauco (Porto-Rico), suivant les traces de son frère (Ange-Marie) et de ses cousins (Charles-François et Antoine Altieri). Il sera employé de commerce tour à tour, à la Société Fraticelli, puis, en 1881, à la Société Pieraldi.
En 1882, il part...
La Maison Altieri a été construite par François-Marie Altieri, ressortissant corse qui s'établit au Cap-Haïtien en 1884.
Qui était donc ce François-Marie Altieri? Né en Corse, le 13 Octobre 1861, à Barrettali, fils de Donat Altieri et de Anne-Marie Mattei, il quitte la Corse, en décembre 1879, à l’âge de 18 ans, et émigre en Amérique. Il s’installe à Yauco (Porto-Rico), suivant les traces de son frère (Ange-Marie) et de ses cousins (Charles-François et Antoine Altieri). Il sera employé de commerce tour à tour, à la Société Fraticelli, puis, en 1881, à la Société Pieraldi.
En 1882, il part...
En cette année 2019, l’orchestre Septentrional vient de compléter les soixante-onze premières années de son existence et d’ouvrir le rideau sur la soixante-douzième. Le lundi 27 juillet 2048, SEPTENT aura cent ans. Osons-nous espérer après ? Pourquoi pas !
L’orchestre Septentrional, un groupe musical fondé le mardi 27 juillet 1948, est un pur produit provincial haïtien né d’initiative privée, mais qui a su relever le défi de l’existence dans la dignité; il a toujours su rester à la place qui est la sienne, celle d’une institution respectée et vénérée. Des hommes passent, une institution demeure.
Septentrional...
Malgré son statut de « forêt nationale réservée », Morne Lory, une montagne se trouvant en contrefort de la ville du Cap-Haïtien (Haïti), fait l’objet depuis plusieurs années du phénomène de squattérisation suivi d’une urbanisation anarchique. L’installation des occupants clandestins et d’autres activités préjudiciables des occupants de facto dans la montagne altèrent son intégrité, augmentent sa vulnérabilité et portent atteinte aux patrimoines écologique, économique, esthétique et socioculturel du Cap-Haïtien.
Les conséquences de cette mauvaise gestion du milieu s’amplifient d’année en...
Les circonstances qui entourent la mort de Maître Vergniaud Leconte ont provoqué, au moment où elles se produisirent, l’émotion la plus profonde dans la ville du Cap-Haïtien où, pendant fort longtemps, elles furent abondamment commentées. Elles sont plus ou moins oubliées aujourd’hui. C’est pour cette raison que je m’empresse de les raconter ici avant que le souvenir n’en soit complètement disparu. Rappelons qu’en 1931, Maître Vergniaud Leconte avait fait paraître une magistrale biographie consacrée à Henri Christophe, ouvrage dont l’éblouissante érudition devait séduire le grand public et assurer...
Gérard de Catalogne est né au Cap-Haïtien le 19 juin 1908. C’était le fils de Léo de Catalogne, un commerçant originaire des Antilles françaises et de sa femme, née Joséphine Geschler. Son grand-père français, Charles de Catalogne, pour avoir refusé d’abandonner le journal Les Antilles qu’il dirigeait dans la ville de Saint-Pierre, devait tragiquement disparaître, lui et toute sa famille, lors de l’éruption de la montagne Pelée en 1902. Sa grand-mère haïtienne, Madame Geschler-Massac, tenait au Cap une librairie très fréquentée par les intellectuels et, pour ce motif, très étroitement surveillée...
Au matin du 3 janvier 1968, alors que la ville du Cap-Haïtien se remettait du tourbillon des fêtes traditionnelles de fin d’année, la radio invitait la population à se rassembler à la rue du Quai, devant l’église anglicane. Publiée à grands coups de clairon, l’annonce ne donnait pas plus de précision quant au motif de la convocation. Aussitôt un attroupement de curieux se massa à l’endroit indiqué où il n’attendit pas longtemps avant d’assister à l’exécution d’un homme par fusillade. Après un spectacle aussi macabre qu’inattendu, la foule muette des témoins bouleversés se débanda la tête basse...
L'Orchestre Tropicana d'Haïti est un groupe musical créé le 15 août 1963 au Cap-Haïtien. Cet Orchestre est issu de l'Orchestre Caraïbes qui avait pris naissance à la fin des années 1950. C'est, en mars 1963, lors d'une réunion à laquelle assistèrent quelques musiciens et fans de Caraïbes au Yanvalou Night Club qu'est venue l'idée à Bazile Cobty de rebaptiser le groupe Orchestre Tropicana d'Haïti, nom tiré d'un night-club à Cuba que Cobty avait l'habitude de fréquenter.
La première répétition de l'Orchestre nouvellement formé a eu lieu le 24 mars 1963 dans une maison appartenant à Cobty. À...
En 1950, Haïti vivait l’un des moments les plus heureux de son histoire. Avec son économie survoltée par la guerre de Corée et les prix élevés des denrées tropicales, l’avenir semblait prometteur pour le pays qui profitait d’un temps de paix intérieure et de prospérité financière tel qu’il n’avait connu depuis des générations. À l’époque, Paul Magloire était au sommet de sa popularité et son gouvernement semblait indestructible. C’est l’époque où l’on inaugurait le barrage de Péligre, le nouveau port du Cap-Haïtien, la nouvelle Route nationale numéro un, c’est aussi le moment où des flots de...
« Ce n'est ni un hasard, ni un caprice si cette ville a
pour emblème le phénix… Toujours on s'est évertué
à réédifier les maisons à partir de leurs fondations
avec peu ou pas de changement à leur aspect d'origine.»
Dr Renaud Hyppolite, 2013
Objectifs
Classée par décret en 1995 afin de préserver son écriture urbaine des effets de la pression démographique grandissante,
le Cap aujourd’hui est une ville « hybride » avec tous types d’interventions possibles et imaginables, toutes sortes de volumétries, toutes sortes
de mauvaises copies d’éléments architectoniques. On sent...
Quand en 1945, Marc Verne fait paraître son roman Marie Villarceaux, le succès s’avère retentissant et instantané. C’est un livre événement comme on en a que peu d’exemples dans l’histoire de la littérature haïtienne. Il faut remonter aux années de l’Occupation, au Nègre Masqué de Stephen Alexis, pour voir la chronique littéraire agitée d’un tel émoi. Les exemplaires du roman s’arrachent en librairie, on se les passe, on en discute en ville et dans les salons. Les connaisseurs se répandent en louanges sur la maîtrise de l’écrivain, sur ses dons d’invention et la pureté de sa langue. Le public...
Avocat, diplomate, journaliste, enseignant, c’est le titre de poète que Luc Grimard préférait à tous ceux qu’on eut pu lui décerner. Né au Cap-Haïtien, le 30 mars 1886, il était issu d’une vieille famille aristocratique dont il hérite des traditions, de l’esprit et des manières. Luc Grimard se réclamait d’un certain colonel Chanche dont il était le petit-fils. Après avoir fait la guerre de l’indépendance dans l’état-major du général Henri Christophe, Chanche se révoltera contre ce dernier à la chute de la monarchie. Le père de Luc Grimard s’appelait Alphonse Grimard, un diplomate de carrière...
Après le départ de Légitime pour l’exil, c’est le président du Comité révolutionnaire, le général Florvil Hyppolite, qui, le 9 octobre 1889, entra dans la capitale pour prendre la direction des affaires de l’État. De sa femme, née Amélie Desnoyers, le général eut quatre enfants, Chéry, Lhérisson, Euponime et Lozama. Veuf depuis un certain nombre d’années, le nouveau président commença par chercher autour de lui la femme à qui il pourrait confier l’intendance du Palais. Celle-ci devait être une sorte de première dame sans le titre, une femme de confiance et, bien entendu, d’un dévouement à toute...
Christophe avait un caractère violent qui le poussait parfois aux pires actes de cruauté. Dans ces moments de colère, le seul être qui pouvait avoir quelque influence sur lui c’était sa femme, Marie-Louise.
Marie-Louise Coidavid est née de parents affranchis, le 1er août 1778, sur l’habitation Bédiou, commune de Ouanaminthe. Devenue une douce jeune fille à l’heureuse physionomie, elle avait quinze ans quand elle épousa Henri Christophe au Cap-Français en 1793. Âgé de vingt-six ans au moment de son mariage, Christophe venait tout juste d’être nommé chef de brigade et instructeur de l’armée....
Issu d’une famille d’éducateurs, François Saint-Surin Manigat est né au Cap-Haïtien le 7 mars 1847. Boursier du gouvernement haïtien à l’âge de 11 ans, il se rendit en France pour étudier à Versailles et puis à Paris, où il fut reçu bachelier ès lettres à la Sorbonne en 1869. Très impressionné par sa visite de l’exposition universelle de 1867, le jeune Manigat restera durablement marqué par la France du Second Empire «avec le développement prodigieux de l’industrie, des banques, des chemins de fer, des grands travaux d’urbanisme d’Hausmann, des fastes de la cour impériale et des salons bourgeois...
Né à la fin du 19ème siècle, Jean Bélizaire a grandi au Cap-Haïtien dans les temps politiques troublés qui ont précédé l’Occupation américaine. Enfant sous la présidence de Nord-Alexis, il était un homme fait à la chute de Vilbrun Guillaume-Sam. Témoin privilégié des guerres civiles, Jean Bélizaire représentait le parfait échantillon de l’ancien haïtien, de ces hommes incapables de forfaire à leur conscience et qui plaçaient le respect de la parole donnée au sommet du code de l’honneur. Inscrit au Barreau, Jean Bélizaire se bâtit rapidement une réputation d’avocat baroudeur et chicanier connu pour son caractère impétueux et vindicatif. C’est seulement sous la présidence de Sténio Vincent qu’il se lança en politique et découvrit sa véritable vocation. Élu une première fois à la Chambre des députés, Jean Bélizaire ne devait plus laisser le Palais législatif où le parlementaire vétéran qu’il était devenu siégera longtemps comme président du Sénat.
À chaque élection, Jean Bélizaire mobilisait la foule de ses partisans qui parcouraient la ville du Cap en vociférant leur terrible cri de guerre: «Cé la rage, Oh! Yo dit frè Jean pap passer! Cé la rage, Oh!» Au fil des années en effet, Jean Bélizaire avait patiemment mis en place une extraordinaire machine électorale qui assurait ses réélections au Palais législatif en attendant de lui ouvrir un jour, espérait-il, le chemin des hautes dignités qu’il ambitionnait. En fait, Frè Jean ne manquait jamais une occasion de soigner sa popularité auprès de ses nombreux partisans qu’il considérait comme...
Au lieu de se rendre à la canonnière allemande Panther, l’amiral Hammerton Killick préféra se faire sauter avec son aviso de guerre, La Crête-à-Pierrot. La fin dramatique de l’amiral qui voulait éviter le déshonneur de la capture, se transformera, par amplification lyrique, en manœuvre la plus glorieuse de l’histoire de la marine haïtienne et fera entrer son auteur comme héros et martyr dans le panthéon national. Poèmes épiques, pièces de théâtre, timbres-poste honorent sa mémoire et son seul nom évoque à la fois, sens du panache, hardiesse, bravoure et patriotisme. Né en Hollande, en 1856,...
Silvio Faschi père est né en Italie du Nord en 1908. Après avoir passé quelques années au Canada, il revient dans son pays natal où il poursuivit ses études.
Diplômé en architecture, il quitta à nouveau l’Italie en 1932 pour se rendre en Haïti qu’il considère comme sa seconde patrie. Naturalisé haïtien, commerçant en matériaux de construction et entrepreneur, il réalisa de nombreux édifices (maison de Serge Villard, pour le clergé canadien local et pour des particuliers capois.
Il a été président du prestigieux cercle culturel capois : Le Bibliophile du Cap. Décoré de la Croix Honneur et...
Le 4 février 1878, à la demande instante de Mgr Hillion, premier évêque du Cap-Haïtien, les Frères de l’Instruction chrétienne, établis en Haïti depuis le concordat de 1860, ouvrent un sixième établissement.
LA CONSTRUCTION DE L’ÉCOLE ACTUELLE
C’est en 1919 que l’École Saint-Joseph du Cap – Haïtien, communément appelée l’École des Frères va occuper l’emplacement actuel, lieu historique où s'est écrite une partie de l'histoire haïtienne. En effet, c’est là que se trouvait, au Cap-Français, la résidence du Gouverneur de la colonie de Saint-Domingue. Les lieux furent occupés ensuite par une...
Au nom de la Société Capoise d’Histoire et de Protection du Patrimoine, de l’INUJED, (Institut Universitaire des Sciences Juridiques, Économiques et de Développement Régional), en mon nom et celui de mon épouse Eva Péan, amie de jeunesse de Cary, cet hommage-témoignage :
Mon frère Max, quelques heures après la mort de Cary, a fait paraître un texte pour saluer son départ. Ce court texte résumait à la fois le tout et l’essentiel de ce qui nous attachait à Cary. Je cite : «Il fut pour nous, les frères Manigat, Charles, Claude et moi, cet ami intime de chaque jour et de tous les jours. Merci...
Entrepreneur de pompes funèbres, René Péan était accusé d'avoir tué un de ses clients. Arrêté et maltraité pendant sa détention alors que la justice instruisait l'affaire, sa femme se rendit à Port-au-Prince pour faire part de ses inquiétudes aux autorités de la capitale qui ordonnèrent la mise en liberté de l'inculpé. Lorsque le bruit se répandit en ville qu'elle avait dépensé une fortune pour obtenir la libération de son mari, le commissaire du gouvernement, Jean Valbrun, furieux, expédia un télégramme au président Duvalier pour lui faire accroire que la population du Cap vivait dans un état...
Résumé : Les deux villes portuaires haïtiennes Cap-Haïtien et Jacmel ont bénéficié à peu d’années de distance d’un inventaire très complet du patrimoine bâti de leur centre historique qui permettent des comparaisons. Cap-Haitien, au nord de l’île au bord de l’Atlantique, fut pendant toute la période coloniale la principale et la plus riche cité des Antilles françaises, alors que Jacmel, au bord de la mer des Caraïbes au sud, demeurait un modeste comptoir, avant de connaître une période de gloire, après l’indépendance en devenant la capitale du café haïtien. À ces histoires singulières s’ajoutent...
Résumé : Les deux villes portuaires haïtiennes Cap-Haïtien et Jacmel ont bénéficié à peu d’années de distance d’un inventaire très complet du patrimoine bâti de leur centre historique qui permettent des comparaisons. Cap-Haitien, au nord de l’île au bord de l’Atlantique, fut pendant toute la période coloniale la principale et la plus riche cité des Antilles françaises, alors que Jacmel, au bord de la mer des Caraïbes au sud, demeurait un modeste comptoir, avant de connaître une période de gloire, après l’indépendance en devenant la capitale du café haïtien. À ces histoires singulières s’ajoutent...
À l'occasion du 32e anniversaire du décès de cette prestigieuse directrice, un de ses élèves, vous invite à vous arrêter un moment pour réfléchir à la vie de cette dame, Miss Edith F. Robinson, la fondatrice du Collège pratique du Nord (CPN).
Hommage posthume à une très grande Dame de chez nous, de chez moi: Edith Robinson
Je pensais qu'Edith Robinson était née un 27 Février entre 1923 et 1927. Je ne saurais préciser l'année. Ce n'était d’ailleurs pas une question à poser à Edith Robinson lors de ses anniversaires qu’elle célébrait avec nous, élèves de l’école entre 1959 et 1968. Les plus...
Capitale régionale du nord d’Haïti, le Cap- Haïtien a été fondé en 1670 au pied des mornes. La ville mesurait alors 600 m de long et 300 m de large et avait en tout 56 rues, îlots et carrés. Pendant tout le 19ème siècle, la ville a évolué lentement. La situation devint autre au 20e siècle et quittant les limites anciennes, la ville est depuis en constante évolution ; dans les années 80, elle s’est étendue sur les trois sections communales que sont la Bande Nord, à l’ouest, très montagneuse, le Haut du Cap et la Petite Anse, à l’Est, entièrement localisée dans la plaine entre la rivière du...